Nous nous sommes revus, après de longues absences.
Nos plaintes, nos regrets, nos soupirs, nos tensions,
Se sont évanouis.
Un temps de pénitence, ce soir là a pris fin,
Un temps bien court hélas ! Un moment sibyllin.
L’un et l’autre avions faim après cette abstinence,
De caresses, de regards, de quelques attentions,
De nos élans enfouis.
Tu voudrais bien partir vers l’amour et ses sens,
Tu voudrais ressentir les plaisirs, les désirs,
Ta mémoire fait défaut.
De nos noces nocturnes, de nos tendres ébats,
Nos souvenirs s’épuisent et nous laissent babas.
Avons-nous bien vécu tous les plaisirs intenses ?
Avons-nous fait le tour de la rue des plaisirs,
Et ses divertimentos ?
Puis est venu le temps de la séparation.
Le temps où l’on regrette, le temps toujours trop court.
Les remords apparaissent.
Un lampadaire éclaire nos étreintes galantes,
Sa lumière nous gène, elle paraît indécente,
Ton corsage est ouvert, ma main fait diversion,
Mais très vite, attentive, t’ajustes tes atours,
Et mets fin aux caresses.
Jean-Charles Theillac