J’ai fait un rêve idiot

J’ai fait un rêve idiot, tous les chalands de France,
Ceux qui font le Marché, avaient fait une alliance.
Peu commune il est vrai, mais pour la première fois,
Ils voulaient maîtriser, les marchands et leur loi.

 

Le principe était simple. Arrêter d’engraisser
Les multinationales, au profit des petits
Producteurs de terroirs, aux maigres appétits
Et aux talents connus pour ne pas finasser.

 

Mais le grand intérêt de l’association
Serait l’aspect social, contrepoids essentiel
Contre l’hégémonie des chiffres indiciels,
Des diktats faisant fi, des hommes et des nations.

 

Les grands industriels ont tous besoin de nous.
Ils ferment une usine créant le désespoir,
Le chaos et la peine, le chômage, le foutoir,
Les trois mille de Villevoorde sont restés à genoux.

 

Devant l’énormité de cette décision,
Il est simple de dire, n’ach’tons plus de Renault,
Y’en a d’autres après tout. Si l’on prend en défaut
Un patron si voyou, proposons-lui l’option.

 

Pour cela il faut être nombreux et solidaires,
A l’échelon de l’Europe, tous unis  comme la main,
L’union sacrée en but, contre tous ces vilains,
Elevés au même pis, celui de l’arbitraire.

 

Consommateurs unis, syndiqués, travailleurs,
L’union faisant la force, organisons demain
Pour être reconnu en contrepoids humain.
Le marché c’est bien nous, les vrais consommateurs.

 

Je vous l’avais bien dit, mon rêve était idiot.
Mais laissez-moi penser et croire à l’utopie
D’un monde plus humain, un peu moins « accroupi »
Devant les grands seigneurs, ces impies salopiots.

Jean-Charles Theillac

 

 

Mon père Noël

C’est un après-midi d’automne, début décembre.

C’est le temps de l’ Avent qui précède Noël.

La nature clémente, a conservé ses ambres,

Les parterres de fleurs s’imaginent immortelles.

 

Pour les petits, ce temps est rempli de bonheur.

Les adultes ressentent les nostalgies d’antan.

On prépare cadeaux, présents avec ardeur,

Sapins enguirlandés, crèches pour les enfants.

 

Je pense et réfléchi aux familles « d’en bas »,

Pour qui le père Noël est un arrache-cœur.

Il faudra inventer et soigner le repas,

Se saigner pour offrir un moment de bonheur.

 

Des Marchés de Noël, de plus en plus nombreux,

Aux vitrines garnies des magasins offrant

A regarder, et puis à admirer ce que

L’on ne peut pas saisir, dans ses mains le présent.

 

C’est un peu « la grande bouffe », l’abondance étalée,

Aux yeux des tous petits, et de tous les enfants.

Ça frise l’obscénité et la duplicité

D’un corps social hautain, aveugle et méprisant.

 

Le bon vieux père Noël, a été sacrifié

Sur l’autel païen de la mondialisation.

Il reste des icônes, à jamais glorifiées

Que les marchands du templ’ ne chang’ront en millions.

 

Jean-Charles Theillac 

Réflexions

L’eau qui mousse n’est pas de la bière

L’habit hier était porté,

Par les manants de la mousmé.

Mais la mousse n’a pas d’os ?

Et l’eau, de la Cappadoce.

 

Bière qui coule, n’amasse pas mousse.

Enivrons-nous toujours

De vin  ou bière amère

Du matin jusqu’au jour

Du soir jusqu’à hier.

 

L’argent n’est pas l’horreur

J’ai des sous, j’ai  pas d’sous

En avoir c’est bien mieux

Liberté, bien précieux

Pénurie, on s’en fout.

 

Mal bien acquis, jamais ne profite

Je n’acquerrai jamais

Un bien venant d’encan,

Malheur de pauvres gens

J’aurai trop de regret.

 

Qui trop étreint, mal embrasse.  

Dans mes bras mon amour,

Façon tango, un peu java.

Mais pas de trop en cas…

Corps encore pour toujours.

 

Il faut battre son frère quand il a chaud

Caïn le savait bien

S’il a battu Abel.

Si tu prends la chandelle,

Méfies-toi de l’ancien.

 

Les bons amis… On peut compter les bons.

Compte d’ami c’est con.

Compter ses amis c’est,

Pour le moral, flatter,

Mais en tous cas fécond.

La vie

De l’aube au crépuscule, de l’aurore à la nuit,

Nous traversons la vie.  Nous nous enrichissons

L’esprit et la mémoire et nous nous nourrissons,

Et nous accomplissons nos tâches et puis… l’ennui.

 

Jour et nuit, nuit et jour, nos rêves les plus fous,

Nos désirs, nos souhaits, ne sont pas accomplis.

Nous les enfouissons, trahis, ensevelis

Dans la raison, l’oubli de l’éternité floue.

 

Au fil de l’eau s’en vont les souvenirs d’hier,

Ils n’ont pas retenu notre attention fragile.

De ce livre de vie, de ces pages futiles,

Il reste peu de choses dont on puisse être fier.

 

Quelques images fuient nos pensées éphémères.

Elles semblent dérisoires et font partie des rêves

Qui occupent nos nuits et nous hantent sans trêve.

Images aperçues, sensations douces-amères.

 

L’humanité survit du malheur des hommes.

Une vie crée la vie, c’est la pérennité

De soi-même et des siens, la folle activité

De la nature humaine dans le grand vélodrome.

 

Quand arrive le temps de sauter l’autre rive,

Le passage est à gué ou bien tumultueux.

Traverser le miroir et découvrir heureux,

La légèreté de l’âme que la Lumière avive.

 

Qu’y a t-il donc après ? C’est toute la question

De la vie, de la mort et du pourquoi des choses.

Tout à sa raison d’être, admettons-en la Cause,

Nous en sommes l’effet comme une réaction.

 

Jean-Charles Theillac

Pimpon…Pimpon

Pompier, sapeur ? De rien merci !

Sapeur pompier, bon pied, bon œil,

La peur pompée, mon pied voici.

Sa peur, son pied, voilà l’écueil.

Vigiles urbani, à l’époque

Libertini ensuite à Rome,

Subir les fumées qui suffoquent,

Sauveurs de la vie du forum.

Ils sont toujours Libertini
Très urbani, « ité » en plus.

Urbanité, c’est pas fini,

Humanité au dépourvu.

Courage à eux les courageux,

Péri certains, des gens sauvés.

Dévoués à tous malheureux,

Même aux heureux ils sont portés.

Pimpon, pimpon, bobo ici.

Allo 18, j’peux plus sortir.

Le feu au cul, ça marche aussi.

Pimpon, pimpon, faut réfléchir.

Pompin, pompin, la grande échelle

Est déployée, le froid et l’eau,

Le feu, la fumée, c’est mortel,

Tiens bon la rampe et sauve ta peau.

Sauver ou périr, c’est le pari,

Cruel dilemme, que ce constat.

Sauver, les corps endoloris.

L’enfer du feu en postulat.

 

Respect, Messieurs, soldats du feu.

Votre mission, avec bonheur.

C’est un métier, un devoir que

Vous remplissez, avec honneur.

Jean-Charles Theillac

Legio Patria Nostra

La Légion est notre Patrie.

C’est l’engagement que prend tout légionnaire,

Entrant au servic’ de la Légion Etrangère.

Au-delà de son temps, c’est sa vie qu’il engage.

Il restera marqué le reste de son âge.

Il y a des légendes, il y a des faits d’armes.

Il y a des hommes qui ont fait son histoire.

Mais il y a aussi, trop de sang et de larmes,

Versées aux champs d’honneur, combats expiatoires.

Ces hommes portent en eux les lauriers et couronnes,

Des conquêtes passées inscrites au frontispice,

A la gloire des hommes  qui ont fait Camerone.

Symbole de cette arme, bravoure et sacrifice.

On doit le constater, ce qui unit ces hommes,

Au-delà des querelles et des mots pour les dire,

Ce sont les valeurs nobles portées pour maintenir

L’esprit de la Légion , et le respect de l’homme.

Amitié et respect sont bien les maîtres mots

De la vie d’un ancien comme mon ami Robert

Qui parle rarement de son passé d’hier,

Mais porte ses valeurs chaque jour au plus haut.

Pour qui le connaît pas, on ne penserait pas

Qu’il portât des galons dans cette armée d’élite.

Il est sobre de mots, de ses actes émérites,  

Il fait humilité, mais pas mea culpa.

La Légion Etrangère hante certains esprits

Au point de provoquer des confusions gênantes.

La discrétion des uns,  palabres et grigris

Des autres en guise de fanion, très ennuyantes.

D’authentiques soldats, courageux combattants,

Rompus à tous les coups tordus de leurs missions,

Vous pouvez être fiers de votre képi blanc,

Des valeurs défendues, au nom de la Nation.

Jean-Charles Theillac

13 novembre 2006

Douceurs anciennes

J’ouvre mon blog à une jeune femme qui m’est très chère. Nous avons partagé notre enfance de "la Cavée", où nous avons laissé d’innombrales et merveilleux souvenirs.

Perdu dans le lointain,
Ce passé enfantin
Au goût de mirabelles,
Cette mémoire diffuse

De larmes et de querelles,
Cette douceur ancienne
De caresses et de seins,
Par vagues sensuelles,

Mon corps s’en souvient.
Il ne s’agit pourtant
Que d’un simple mirage :
Mes violences d’hier,
Mes émotions d’enfant,
N’appartiennent qu’à celle
Qui s’est tue doucement.

Que reste-t-il de tout ce qui fit ces plaisirs,
Des jours interminables qui maintenant me fuient ?
J’aimerais à loisir perdre un peu de mon âge
Et retrouver, sereine, ces jouissances enfouies. "

Dominique GRASSI

La cavée















C’était un p’tit chemin encaissé, cahoteux,

Bordé des deux côtés d’immenses peupliers.

On l’app’lait la cavée. Ses bas-côtés ronceux

Lui donnaient un aspect bien peu hospitalier.


Pour nous rendre à l’école, il fallait l’emprunter,

Pour joindre la grand rout’ qui menait au village.

C’était un cauchemar l’hiver de le monter.

Nous n’en menions pas large, dans ce maudit passage.


Des sortes de cavernes subsistaient de la guerre,

Nous les connaissions bien pour y jouer l’été,

On pouvait supposer qu’ell’s servaient de repaires

Aux voleuses d’enfants, à quelques égarés.


A cette évocation, l’enfant qui est en moi,

En frissonne encor’, mais avec nostalgie.

Car c’était ma jeunesse et c’était mon chez-moi,

Ma vie, mes jeux, mes peurs, mes joies et mes soucis.


Des joies, il y en eut. Des rendez-vous coquins.

On découvrait le monde, on découvrait la vie.

Nous nous autorisions des gestes un peu taquins

Sans oser trop en faire. Désirs inassouvis…


Nous fumions du sureau, pour imiter les grands,

Nos jeux étaient naïfs, mais nous étions heureux

D’être ensemble à l’abri des manants et passants,

Depuis notre cachette au bord du chemin creux.


Aujourd’hui ce chemin ressemble à tous les autres,

Les peupliers, les ronces, les sureaux et les trous,

Disparus. La cavée ne sera plus la nôtre,

On n’y trouvera plus trace du loup-garou.

 

Jean-Charles Theillac

Marjolaine

C’est peut-être à Francis(*) que tu dois ton prénom.

Aux yeux du monde antique, elle était le symbole

Du bonheur, du bien-être. Une fleur de renom,

Qui dénoue les angoisses et rend l’âme frivole.

 

« Toi si jolie » disait la chanson, et c’est vrai

Que tu l’es et en plus, tu respires la vie,

L’amour et la tendresse et le charme discret.

Je n’imaginais pas que tu souffrais ainsi.

 

Putain de carambole, qui, un jour t’as meurtrie.

Elle t’a laissé la vie, mais pas la liberté.

Souffrir, mais en silence, braver les railleries,

La douleur indicible et garder la fierté.

 

Marjolaine fragile, belle plante de femme,

Ton humour reste vif et ton esprit navigue

A travers ta pensée et de beaux états d’âme.

Garde le cap en toi et combats la fatigue.

 

Tu préfères, semble-t-il, à tout propos en rire

Plutôt que d’en pleurer et être malheureuse.

Tu veux faire oublier ton douloureux martyre,

Et ne plus y penser pour être enfin heureuse.

 

Reste ainsi Marjolaine, ton âme te va si bien,

Ainsi que ton allure et ton port de princesse.

Si j’avais le pouvoir du divin magicien,

Je referais ton monde pour que ta douleur cesse.

 

 

Jean-Charles Theillac

 

(*) Francis Lemarque

A ma soeur

Où es-tu grande sœur depuis tant de saisons ?

 

Ton souvenir m’obsède. Je ne peux retrouver

Ton visage éclatant dans la sérénité.

Es-tu parmi les anges, les esprits, les démons ?

 

Non, pas eux, sûrement pas, tu ne le voulais pas.

Tu dois être très haut dans les sphères supérieures,

Je t’imagine bien parmi les bienfaiteurs

Du monde des esprits, qui peuplent l’au-delà.

 

Du travail d’ange gardien, il ne t’en manque pas.

Tu dois peiner beaucoup à surveiller ce monde.

Les Hommes vu d’en-haut doivent paraître immondes.

Qu’en dit le grand Patron, de ce galimatias ?

 

Je prendrais volontiers le train qui mène à toi.

Mais ce n’est pas le temps de franchir le passage

Du nadir au zénith, objet de ce voyage,

Pour te savoir enfin, très près, tout près de moi.

 

Ton souvenir me hante, ta pensée me soulage.

Elle est comme un présage de ton éternité.

Tu devais, souviens-toi, me faire, d’où tu étais,

Un petit signe, un geste, me montrer une image.

 

Radieuse et sereine, dans ta lumière diaphane,

Je te reconnaîtrai, entre mille et un anges,

Montre-moi le chemin car ce n’est pas étrange,

Je ne peux distinguer que ce qui est profane.

 

J’aurais approché Dieu par ton intermédiaire.

Des montagnes d’Olympe, aux confins de la terre,

J’aurais la chance enfin d’accrocher l’Univers,

D’être l’élu des Dieux, portant le Saint Suaire.

 

Des vibrations célestes, aurais-tu une idée ?

Ondulations divines ou simples allégations ?

Pourrais-tu me donner quelques explications

Sur cette étrange idée qui me fait espérer ?

 

Depuis la route bleue à la fontaine aux fées,

As-tu retrouvé l’homme qui t’offrit ses chansons ?

Ton poète inspiré par la grâce d’Orphée,

Tu fus son Eurydice qu’il aima de passion ?

 

De l’éther éternel, tu détiens le secret.

De ce monde ici-bas, te voilà exemptée

Pour toujours. Tu n’auras plus jamais à jeter

Un regard attristé, alourdi de regrets.

 

Et nos chers parents, sont-ils dans tes sphères ?

Ont-ils enfin trouvé de la sérénité ?

Je les aimais très fort et n’ai pu leur montrer

Que mon affection n’était pas ordinaire.

 

Êtres aimés, esprits, de l’endroit où vous êtes,

N’est-il pas possible de pouvoir espérer

Un jour vous percevoir ou bien vous deviner !

De là-haut, ici-bas, acceptez ma requête.

 

Grande sœur de lumière, je vais atteindre l’âge,

Où les ans sont comptés, où les journées s’égrènent.

Prends grand soin de mon âme, lumineuse et sereine,

Pour m’aider dans ma quête vers le dernier voyage.

 

31 juillet 2005

 

L’être et l’objet

Un petit être est né, sera-t-il être ou non?
Il paraît qu’une femme pourrait par omission
Ou bien par non-pensée, mettr’ au monde un enfant
Qui serait un objet, ou un fruit du néant

Et s’en débarrasser comme un simple gigot,
Que l’on met au frigo pour le manger bientôt.
Doit-on admettre enfin, et avec compassion,
Qu’une mèr’ ne serait qu’un objet d’érection.

C’est pas parc’ qu’on l’explique, qu’il faut s’en tenir là.
La pauvreté de l’âme, les plus grands embarras,
Peuvent légitimer l’abandon d’un enfant.
Mais étouffer la vie, c’est toucher le néant.

Cette inconscience ultime, ce manqu’ d’humanité,
Ce fruit de soi banni, cet êtr’ néantisé,
Le mari n’a rien vu, et il nie l’évidence.
Ingénieur peut-être mais roi de l’impotence

A ne pas regarder, on ne voit pas bien sûr.
On regard’ la télé, on ne voit pas l’usure
D’un’ vie artificielle, et dont l’unique objet
Est de paraître au monde, pimpant et guilleret

L’enfant n’est pas l’objet d’un achat compulsif,
Dans un supermarché, il naît de l’affectif,
D’une femme et d’un homme, il est la quintessence.
L’espoir d’humanité, une nouvelle existence

Jean-Charles THEILLAC
Le 17 octobre 200

Allo…C’est toi

 

Partir, c’est mourir un peu

Postulat téméraire de celui qui est triste,
Et dont l’âme légère vient de quitter la piste.
Délaissant l’être aimé, il se sent arraché,
Coupé de ses racines et puis effiloché.

Dans ce cas l’être aimé a de quoi être triste.
L’autre est parti un peu et lui joue en soliste.
Les moments partagés, les instants délicieux,
Ne sont que souvenirs et regrets douloureux.

C’est l’histoire banale de deux cœurs déchirés.
La privation de l’autre est très mal supportée,
Cet amour morcelé prend l’allure d’un gâchis,
L’un et l’autre regrette d’avoir peu réfléchi.

On guette le moindre signe, le prochain coup de fil,
La petite attention, les mots d’amours subtils.
La quête si obsédante, le goût de l’autre, l’image,
Sa présence nous manque, les cœurs ont fait naufrage.

-Mais il ne viendra plus, ou peut être plus tard.
Enfin dans quelques jours…Où est-il ce soir ?
Pense t-il encore à moi, ou a-t-il rencontré
Quelque femme facile, de fausse mijaurée.

-J’aurais dû retenir cet ami, cet amant
Mais j’étais en colère, je lui en voulais tant
Je lui ai dit « Faut l’camp », penaud, il est parti,
Et je suis restée seule le cœur anéanti.

-Il n’a pas dit un mot, et sans se retourner
Il a pris sa voiture, et puis s’en est allé.
Déjà six jours, déjà six nuits, combien de jours
Encore devrais-je attendre, espérer son retour ?

-Les « toujours » les « jamais », les promesses d’amour,
Ont-elles été si vaines, et cela pour toujours ?
Je me suis emportée, j’ai eu tort je le crois.
Mais le téléphone sonne, émue, « -allo…c’est toi ? »

Jean-Charles Theillac
10 Octobre 2006

C’est pluton dommage

La communauté scientifique a décidé en 2006 d’exclure Pluton de la liste des planètes de notre système solaire.

Elle a été rétrogradée au rang inférieur de «planète naine», car elle ne correspond plus à la nouvelle définition,

plus restrictive, adoptée en 2006 par l’Union astronomique internationale (UAI)

Les huit planètes connues dignes de ce titre sont: Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

 

Je lui avais bien dit qu’il fallait se méfier.

Je n’étais pas le seul à lui avoir confié,

Mes craintes et mes réserves, mes rêves et mes espoirs :

Qu’allait-il donc sortir de toute cette histoire ?

 

D’autres aussi ont dit d’un air dubitatif,

« Je n’en suis pas certain, il faut être attentif ».

À l’aube de ce siècle, aucune certitude

Ne venait étayer ce grand sujet d’études.

 

On en savait assez pour bien se prononcer.

Mais pas assez encore pour l’officialiser.

Allait-on l’annoncer comme une délivrance

Ou alors le cacher comme une manigance ?

 

Astronomiquement, elle était quelque chose :

Un objet, un glaçon, un caillou, une chose.

Du soleil, en orbite, elle faisait bien le tour.

Que de contours alors et d’allers et retours !

 

De cette réunion, le vote a été net.

Désolé mon Pluton, t’es plus une planète :

Un énorme glaçon plus petit que ma Lune,

Que veux-tu devenir, avec tant de lacunes ?

 

Deux cent quarante sept ans à parcourir le tour

De notr’ astre solaire, tu es dans l’arrière-cour.

Pour les petits enfants qui ont appris ton nom,

Dans leur cœur, tu seras toujours planète, Pluton.

 

Pour contenir ta peine, en guise de compagnon

Et de Lune, toi aussi, il te reste Charon.

Nous pardonneras-tu de t’avoir rejeté,

Comme un vieux satellite au rang des nainetés.

 

26 Août 2006

Les souvenirs

Le souvenir c’est comme un fruit des jours anciens.

On le prend pour goûter le passé et puis vient

En mémoire, nostalgie, envies, regrets, images,

Et puis rapidement, de curieux personnages.


Ils étaient oubliés et puis les revoilà,

Ne les ai-je point vus! Que viennent-ils faire là ?

Je voulais simplement  me souvenir d’hier

En envoyant au diable ces êtres et ces chimères.


Les douces nostalgies qu’évoquent ces retours

En arrière, de côté, sensation de velours,

Défilent dans ma tête, je ne peux les saisir.

Seule une sensation me fait croire au désir.


Sensation enivrante ou dépit amoureux,

L’un et l’autre pourtant ont un goût savoureux.

Car ils étaient le signe de quelques sentiments

Intenses et passionnés, et toujours excitants.


Et puis y’a les regrets de n’avoir pas été

A la hauteur des faits, des rencontres ratées,

Laissant un goût amer à ces réminiscences

Qui troublent mon esprit et font douter mes sens.

 
Ce fruit des anciens jours, que sont les souvenirs,

A parfois le toupet de vouloir me détruire.

Je ne lui en veux pas. Avant qu’il ne m’obsède,
Je passe à autre chose, et c’est ça mon remède

Jean-Charles Theillac

Hommages à Gégé de la DDE


 


A Gégé LACASS’ Le Musée de la DDE

 

 

L’embouchure de l’Adour, tu en es Capitaine.
Tu en as vu passer, des patrons, des mitrons,
Des moins que rien, des presque tout, des mirlitons.
Ton talent t’a porté dans toute l’Aquitaine
Pour certains c’est Lacass’ et pour d’autres Gégé

Depuis trent’ huit années, tu as tout dessiné

L’été de la Saint Jean, t’en a fait un printemps.
Rappelles-toi Gégé quand l’Aviron perdait,

Peinait à progresser, tu restais l’espérant,

L’intransigeant, le défenseur, tu pardonnais.

 

Des mêlées chahutées, tu sortais le ballon.

En face ils regrettaient d’avoir mis les crampons.

Ta faconde pudique, nous garderons toujours,
Le souvenir ému de l’amitié sincèr’,
Nous refaisions le monde, nous refaisions nos guerr’s,
Mais toujours ce monde là était empreint d’amour.

Les murs de tes bureaux nous parlerons de toi.
Mais reviens-nous souvent nous parler de viv’ voix.

Que de grasses matinées, tu te prépares Gégé.
Pense à nous vers sept heur’s, et puis retournes-toi.
Qu’il est bon ce plumard, qu’il est doux ce matelas.
Penses à la DDE, et construis ton projet.

Il n’y’aura pas de ponts, de berges, de pontons.
Mais il y’aura sur’ment de très bons gueletons.

Le sac à terre, Gégé ? Nenni, que balivernes.
Ne laisse pas quiconque le poser à ta place.
Et si quelque manant, voulait avoir l’audace,
D’une cravate discrète, t’habillerais baderne.

Te connaissant Gégé, tu demand’rais pardon,
A cet olibrius en manque d’affection.

De la Treille aujourd’hui, gardons le souvenir,
D’agapes fraternelles qui resteront gravées,
Dans nos cœurs et nos têtes, jalousement couvées.
J’y étais, dira-t-on, faudra s’en souvenir.

De la Nive à l’Adour, des Gaves et du Saison,
Souquons sur l’aviron, saluons le patron.

 

  

 

 

Rimes épiées

A toute action, sa réaction, telle est la vie.

L’inaction témoigne de l’action inassouvie.

La liberté de tous est une réaction

A l’immobilité, à la masturbation.


Intellectualisée et non pratiquée

Pensées et réflexions, réactions provoquées

A toutes les conn’ries, à toutes les inepties

Qu’on trouve un peu partout et surtout par ici.


Pour moi la poésie, est affaire sérieuse.

C’est du moins ce qu’appris, elle semblait minutieuse.

Mais il est des usages, quelque peu téméraires,

Tendant à faire passer, des âneries pour des vers.


Je n’ai pas l’ambition de donner des leçons.

La liberté d’écrire et de dire sa façon

De penser, et surtout, sa manière de voir,

Les choses et les êtres, la vie et ses espoirs.


Tout ceci est précieux, c’est pour ça que l’on doit

Le traiter sérieusement, et non je-ne-sais-quoi.

Raconter une histoire, de cul, de cœur, de foi,

De joies, de peines, de folies, de colères parfois.


Mais conter vos histoires, simplement, sans détours,

Essayer tout de même, d’en dresser les contours,

D’envisager la fin, avant de commencer,

De passer la barrière de la difficulté.


Un début, un milieu, une fin, c’est ici

Que s’arrêtent mes quatrains, sans haine, non merci.

Un peu triste d’user, de cette liberté,

Sans laquelle je pourrais aller me rhabiller.

 

 Bayonne le 17 septembre 2006
Jean-Charles Theillac

Le mot et le ton

Il y a des mots blancs et des mots un peu noirs.
Le ton est plat, marqué, doucereux, revanchard.
Entre le blanc et noir, il y a des nuances
Mais le ton, c’est selon, avec ses conséquences.

Le ton des mots émis est parfois surprenant.
Il peut claquer, blesser, être tonitruant.
Les mots des pages une, le « J’accuse » de Zola
Disait bien plus de choses qu’un simple postulat

Il y a des tons durs, et des fois des tons mous,
Quant aux mots, alors là, volontiers je l’avoue,
Ils me plaisent beaucoup, comme une ritournelle
Messagère d’amours, portées par l’hirondelle.

Les mots laids, les beaux mots, les bons mots, les moins bons,
Les mots tendres et doux, les mots que nous offrons
Comme une gerbe en fleurs, à tous ceux que l’on aime,
A ceux qui sont partis comme le chrysanthème.

Les petits mots qui fâchent, les petits mots d’absence,
Les mots des tous nos maux, les mots dits en substance,
Les mots de circonstance, et tous les mots d’excuse,
Bredouillés dans ses lèvres, la mine un peu confuse.

Ce sont les mots d’amour qui restent les plus chers
A nos cœurs et nos corps, à nos âmes en jachère.
Ils sont doux et câlins, en chansons, en poèmes,
Ces mots là sont heureux quand ils disent : « Je t’aime ».

Jean-Charles Theillac

11 septembre 2006

Le fameux quiproquo

« le piège principal, c’est le mariage, c’est la famille.Dès qu’un type fonde un foyer, il a cessé d’être libre, il a cessé d’exister »  Georges Brassens le 29 mars 1972 au cours d’une émission ORTF, Bienvenue chez Guy Béart.
  •  
  • Il y a bien longtemps que le mariage sévit,
    Si ce n’était ainsi, il faudrait l’inventer.
    Chacun a sa chacune, d’aucuns son vis-à-vis,
    Il y’a des exceptions, des destins déroutés

    En ce lieu, à cette heure, on ne peut que noter
    La belle imperfection de cette institution.
    En effet ce sujet est un peu culotté,
    C’est le cas de le dire, même avec dérision.

    Quand deux êtres s’adorent, et qu’ils découvrent à peine,
    Le bonheur d’être deux et de tout partager,
    Ils veulent, c’est bien normal, tout le long de la Seine
    Se mélancoliser et fredonner Trenet.

    C’est l’heure où l’on s’échange des poèmes charmants.
    De jolis mots d’amour, tendres et romantiques.
    On se croit éternel et l’on devient amants.
    La sensualité naissante a une beauté antique.

    Erotisme et pudeur, coquines attitudes,
    Mettent le feu déjà, dans ces jeunes esprits.
    Rien ne pourrait troubler ni mêm’ la finitude,
    De ces deux amants là, l’uns de l’autres épris.

    Puisque nous nous aimons et que nous sommes amants,
    Rien ne s’oppose alors à unir nos deux vies
    Devant monsieur le Maire, dans un consentement
    Recueilli, officiel, proclamé, indivis.

    Là commence l’histoir’ du fameux quiproquo,
    Qui traverse les âges, et trahit les chimères,
    Et corrompt ces unions, pour en faire un fiasco.
    Amante exquise avant, la femme devient mère.

    Fini les roucoulades, les petites attentions,
    Les câlins impromptus, les désirs partagés.
    Le mari est alors victime de la situation
    De cette « escroquerie » marque d’humanité.

    L’homme n’a pas changé, il est toujours le même.
    Les « chut !  Il dort », les « pas ce soir », les « allez ! Vite »,
    Les « laisses-moi dormir ». Il est la pénultième.
    De la vie de madame, un amant parasite.

    Heureusement il a, comme pour se consoler,
    Cet enfant désiré, cet être à part entièr’
    Cet ensoleillement, chaque jour décuplé,
    Ce souvenir d’amour dont il peut être fier.

    Pour que ce quiproquo ne soit pas un fiasco,
    Il faut tolérance, indulgence et amour.
    Si ça ne suffit pas, ayez l’esprit tango,
    Deux pas de côtés et un pas en retour.

    PS:

    Ceci n’est qu’un avis et n’engage que moi.

    L’homme est naïf et croit que la femme qu’il aime

    Aura toujours besoin de ses charmants émois.

    Du mystère de la vie, elle en est bien l’emblème.

    Il doit être patient et doit faire ramadan.

    Désirs inassouvis, soupirs et catogans.

     

    Jean-Charles Theillac

    Bayonne le 5 septembre 2006

Nous nous sommes revus

    Nous nous sommes revus, après de longues absences.

    Nos plaintes, nos regrets, nos soupirs, nos tensions,

    Se sont évanouis.

    Un temps de pénitence, ce soir là a pris fin,

    Un temps bien court hélas ! Un moment sibyllin.

    L’un et l’autre avions faim après cette abstinence,

    De caresses, de regards, de quelques attentions,

    De nos élans enfouis.

    Tu voudrais bien partir vers l’amour et ses sens,

    Tu voudrais ressentir les plaisirs, les désirs,

    Ta mémoire fait défaut.

    De nos noces nocturnes, de nos tendres ébats,

    Nos souvenirs s’épuisent et nous laissent babas.

    Avons-nous bien vécu tous les plaisirs intenses ?

    Avons-nous fait le tour de la rue des plaisirs,

    Et ses divertimentos ?

    Puis est venu le temps de la séparation.

    Le temps où l’on regrette, le temps toujours trop court.

    Les remords apparaissent.

    Un lampadaire éclaire nos étreintes galantes,

    Sa lumière nous gène, elle paraît indécente,

    Ton corsage est ouvert, ma main fait diversion,

    Mais très vite, attentive, t’ajustes tes atours,

    Et mets fin aux caresses.

    Jean-Charles Theillac

       

       

       

       

       

       

Mon vieux Pierrot

 Ecouter l’original, vous verrez, ça fait du bien!

…et la version MIDI pour chanter

 

 

Sur la musique du « Vieux Léon » de Georges Brassens

Paroles de Jean-Charles Theillac

A Pierre

Pour son  anniversaire

Mon vieux Pierrot

 

  • 1Il y’a longtemps
  • Par tous les temps
  • Mon vieux Pierrot
  • Que tu anim’s
  • Que tu déprim’s
  • Tous les bistrots.

    •  
       
      Tant pis pour ceux
      Tous ces grincheux
       Les buvetiers
    • Qui n’ont pas vu
    • Ou n’ont pas su
    • Bien t’apprécier.
  •  
  • Mais nous on sait
  • Ce que tu fais
  • Aux assoiffés,
  • Un, deux, trois verres
  • Met pied à terre
  • Et viens trinquer
  •  
  • Du vigneron
  • Le sauvignon
  • C’est du bel art
  • Enfin Pierrot
  • N’en boit pas trop
  • Et viens dare-dare.
  •  
  • 2– Nous les bouffons
  • Les polissons
  • De Saint-Bernard
  • On est heureux
  • Et dès qu’on peut
  • On se prépare
  • A fêter di-
  • -gnement pardi,
  • L’anniversair’,
  • De celui qui
  • Un jour naquit
  • Chez Jupiter.
  •  
  • Oui, je dis bien,
  • Jupitérien,
  • En Picardie,
  • Le 7 janvier
  • Jour de marché
  • Un mercredi.
  •  
  • Quant il est né
  • L’ami Noé
  • L’a reconnu
  • Et furibard
  • Le vieux soudard
  • En a convenu.
  •  
  • 3– De cette histoi-
  • -re de pressoir
  • Il faut bien dir’
  • Qu’un parrainag’
  • Bibliqu’imag’
  • Ça fait grandir,
  •  
  • Tous les baiseurs
  • De chèvre heur-
  • -eusement n’ont pas,
  • Voulu venir
  • Troubler ce vir-
  • -age delicat   
  • Tchin, tchin Pierrot
  • A l’apéro
  • Il faut passer.
  • Levons nos verres
  • Et trinquons fer-
  • -m’à l’amitié,
  •  
  • Nous saluons
  • Le polisson
  • Du confluent
  • De Nive-Adour,
  • Le troubadour
  • De l’o-océan.
  •  
  • 4– Aujourd’hui qui
  • Os’rais taqui-
  • né le Rouyer
  • Mêm’ le bon Dieu
  • Mon bon monsieur
  • N’a pas osé
  •  
  • Pourtant demain
  • Sur le chemin
  • Si t’aperçois
  • Un malappris
  • Qu’aurait envie
  • D’un coup d’badoit,
  • Dis-lui Pierrot
  • A ce loupiot
  • Que t’es pas là
  • Pour abreuver
  • Les attardés
  • D’la bamboula.
  •  
  • D’ la CCI
  • D’Euskal herri
  • T’es le plus beau
  • Comme autrefois
  • Dans l’sahara
  • Mon vieux Pier-rot

 

Bayonne

Le 7 Janvier 2006