Aimer

Ce qui se fait à deux, ne peut se faire seul.

Monsieur de la Palisse en aurait dit autant.

Quoique nécessité oblige, en attendant,

À prendre des mesures et en faire le deuil.

 

De quoi ? Me direz-vous. Eh bien, de justement

Faire seul ce qui se fait à deux, fréquemment.

Faire un enfant, faire du tandem, faire semblant,

Faire l’idiot, fair’ de la peine, faire l’enfant.

 

Il vaut mieux être deux pour donner un effet.

On fait l’amour à l’autre, parfois avec succès,

Souvent par habitude,  toujours avec désir.

Aimer n’est pas requis pour avoir du plaisir.

 

D’ailleurs le verbe « aimer » se conjugue assez mal.

Son passé n’est pas simple, son présent imparfait,

Le futur est en cours mais il manque d’attrait :

Espérons maîtriser un présent idéal !

 

Pratiquer l’onanisme, c’est un peu aimer l’autre.

Car sa pensée suffit à atteindre l’orgasme

Pour satisfaire enfin un savoureux fantasme,

Un désir assouvi, un secret qu’on fait nôtre.

 

Aimer à la folie, c’est vouloir être heureux.

Aimer du bout des lèvres, c’est minauder d’amour.

Aimer à en crever, c’est encore et toujours,

L’éternel idéal de tous les amoureux.

Jean-Charles Theillac

Nostalgie

Nostalgie a certes été écrit pour être dit,

mais aussi pour être chanté ou fredonné

sur la mélodie du « Vieux Léon » de Brassens.

Vous pouvez retrouver cette musique

à l’article « Mon vieux Pierrot » écrit

il y a quelques temps.

 

Ma page est blanche
Ma mémoire flanche
Je m’souviens plus

Où étais-tu ?
Que faisais-tu ?
Au coin d’ta rue
Nelly dis-moi
C’était bien toi
Qui m’attendais

Devant le porche
Avec en poche
Un vieux billet
Billet d’papier
Tout griffonné
De p’tits mots doux

Où tu disais
Que tu m’aimais
Un point c’est tout
Depuis ce temps
J’vais d’temps en temps
Au coin d’ ta rue

Regarder si
Quelqu’un d’ici
T’avais connu


 

Nelly tu vois
Tu resteras
Encore longtemps

Mon grand amour
Celui du jour
De nos vingt ans

Je crois qu’c’est toi
La premièr’ fois
Que tu m’a dis

Je t’aime et moi
En plein émoi
T’aimais aussi

Bien contre moi
Très loin de toi
Je suis parti

Et j’ai souffert
Bien des misères
En Italie
Te souviens-tu
Bien assidu
Je t’écrivais

De jolis mots
Plein de sanglots
Et de regrets

 

Aujourd’hui que
Je suis las de
Ton souvenir

Il me poursuit
Toutes mes nuits
A en gémir

Délivres-moi
Du goût de toi
Et de ton corps

Rappelles-toi
Brel et Ferrat
Je t’aime encor’

Dis-moi Nelly
As-tu aussi
La nostalgie

De cette auberge
Où le grand Serge
Nous accueilli

Et puis enfin
Sur le déclin
De nos deux vies

Volons ensemble
Comm’ bon nous semble
Vers l’infini

 

 


Jean-Charles Theillac

Elan brisé

Se reconnaîtra-t-elle dans le monde d’ici
Où il n’est pas facile de trouver le bonheur
Où chacun est cherchant d’une chaude éclaircie
D’une belle pensée pour réchauffer son cœur

Saura-t-elle deviner tout de l’amour porté
Rarement exprimé mais d’un profond respect
Silencieux et cruel sous couvert d’amitié
Et d’élan réprimé chaque jour que Dieu fait

Mais de cet élan là brisé avant de naître
Il méritait de vivre et de s’épanouir
Tant la force et l’audace qu’il avait fait renaître
D’espérance et d’envie jusques à en jouir

Le temps passe et s’éteint et devient souvenir
Il était le présent de mon désir pour elle
Il sera le futur d’un élan à venir
Assouvi dans l’amour d’une étreinte charnelle

Saura-t-elle exhausser de ce vœu qui m’est cher
La tendresse l’amour de sa féminité
La présence câline  de son intimité
Pour assouvir enfin ma si douce prière

 

 

Jean-Charles Theillac

Pour Chantal

J’ai écris ce poème à la demande d’une correspondante
que je ne connaissais pas.Elle a volontiers accepté
que je publie son poème.

Pour mon amie Chantal, ce poème est dédié

Quelque part en Béarn aux pieds des Pyrénées

On ne se connaît pas mais on peut espérer

Que ma muse inspirée saura guider mes pieds.

Ceux de ma poésie inspirés par Chantal

Qui me semble amoureuse et si sentimentale

Le bon  saint Valentin n’en est pas innocent

Voudrait-il exhausser nos rêves d’adolescent ?

Découvrir l’inconnu, atteindre la bohème,

S’enivrer de vertu, de voluptés nouvelles,

De désirs assouvis, de caresses charnelles,

D’entendre des mots doux fredonner des « je t’aime ».

Il est tendre ce nom, Chantal au vent d’Autan

Qu’il porte vos pensées dans toutes les Pyrénées

Et que le vent du sud qui vit dans nos contrées

Les  porte vers la côte pour y songer souvent.

Je ne sais ce que sera demain, mais demain

C’est si loin, le présent c’est notre instant commun

Ce moment où nos vies se sont entremêlées

Pour vous offrir Chantal, un baiser en pensée.

Jean-Charles Theillac
Bayonne le jour de la saint Valentin


Avec son autorisation, voici sa réponse

Je suis abasourdie en lisant le poême,ce don que vous
possédez, sans me connaître ,merci,merci.
Pour la saint Valentin, c’est un merveilleux cadeau,il y a
bien longtemps que je n’avais eu un tel présent.
Merci du fond du coeur mon ami.
Je vous embrasse.
Chantal

L’arbre

Symbole de la Vie et du Cosmos vivant,
L’arbre est interprété par toutes les Traditions
Comme image de vie, la représentation
De la terre et du ciel, toujours en mouvement.

En se régénérant perpétuellement,
Il raconte la vie, la naissance et la mort.
Il est puissance et force, beauté multicolore
De la nature brillante et de l’homme, le sang.

Le chêne, le bouleau, l’acacia, l’amandier,
Le frêne et le tilleul, le cyprès, l’olivier,
Des Celtes aux Germains, ils en sont le totem,
Des Traditions antiques, ils en gardent l’emblème.

Bien ancré dans le sol, l’arbre étend sa ramure,
Ce qui est en bas est comm’ ce qui est en haut,
Ses feuilles et ses fruits bruissent de doux murmures,
Ses racines préfigurent ses branches et rameaux.

Son tronc est le pilier du Temple des esprits
Montant vers la Lumière du ciel et de l’Ether.
L’entourer de nos bras nous donne l’énergie,
La force et le courage d’affronter l’Univers.

Il est l’axe du monde liant la terre au ciel,
Tel un phallus offert à la fécondité,
La générosité de la terre matricielle
Donnant force et vigueur à toute l’Humanité.

Jean-Charles Theillac

L’artisan

La noblesse de l’art, par ce mot, exprimée
Traduit pour qui le sert, la fierté de l’ouvrage.
Le travail accompli par la main déployée
De l’homme et de l’objet depuis le fond des âges.

Le secret des métiers et de l’architecture
À traversé les temps et s’est perpétué,
Du Maître à l’Apprenti, au gré des arcatures
Des belles cathédrales, témoignant du passé.

Depuis l’âge de pierre, l’homme a toujours voulu
S’exprimer de ses mains, en formant des objets
Utiles à sa vie et à son absolu :
Sa recherche du beau et du presque parfait.

De la pierre grossière, il façonne le trait.
Il niche une âme là où régnait le néant.
De tous les matériaux, il recherche le vrai
Afin de créer l’œuvre qui marquera le temps.

Fidèle à ses anciens maîtres et compagnons,
Il a fait son chemin d’ateliers en clochers,
De mères en cayennes et tracé son sillon
Dans la tradition et la fidélité.

Le devoir accompli dans la beauté de l’art,
Il est comme un passeur du Savoir éternel.
Maître des créations, il s’inscrit dans l’Histoire
Qui jalonne nos vies et l’harmonie nouvelle.

 


Jean-Charles Theillac


Jean-Charles Theillac

 

 

Le parachute en OR

Monsieur Anatole  PDG de son état
Depuis près de cinq ans dans la même entreprise
Après deux bilans maigres s’est mis dans l’embarras
Rendre son tablier pour arrêter la crise.

Pour ne pas contrarier ce très cher Anatole
Les administrateurs à l’unanimité
Décidèrent d’appliquer le fameux protocole
Payer à Anatole un « parachute » doré.

La prime, la retraite et la clause de quatre ans
De non-concurrencer cette bonne société
Représente un salaire de 2600 ans
Pour 80% des salariés français.

Le SMIC pour quarante ans à cent mille travailleurs
Licenciés à ce prix, dix PDG suffisent
Pour payer toute leur vie un million de chômeurs

Anatole a raison, ce n’est que la valeur
D’un gros lot du Loto, ce qui relativise
Et fait du PDG un honnête travailleur.

Placé, ce capital paierait cent salariés
Grâce à ses intérêts ad vitam aeternam
Notre cher Anatole a le droit de penser
Qu’il ne mérite pas un si cruel ramdam.

Le pauvre besogneux n’a pas à penser que…
Il doit turbiner dur pour nourrir sa famille
Et savoir  qu’Anatole n’a pas les moyens de
Lui offrir un temps plein, la vie est difficile.

Il y a des saillies qui peuvent rapporter gros
D’un tel étalon d’or la descendance jubile
Votre Anatole de père a tiré le gros lot
Et rempli pour longtemps votre dorée sébile.

Jean-Charles Theillac

Source : http://rfi.fr/actufr/articles/064/article_35703.asp
(parachute doré pour patron licencié)
Base de calcul SMIC annuel avec charges 27 000€


Pensées

La notion de penser est-elle notre apanage ?

Penser à toi, penser à moi, penser à elle,

Penser à rien, penser aux fleurs, pensées cruelles.

Fines pensées, pensées charnelles, marivaudages.

 

Je pense donc je suis, tu es, il est, nous sommes…

Notre vie à penser, penser à notre vie,

Penser à bien penser même à son ennemi,

Penser du bien des autres, penser à faire comme…

 

Penser aux hirondelles, penser aux papillons,

Penser au mois de mai, à la belle saison,

Penser aimer, aimer penser, pensées amères,

Vilaines pensées, penser au pain et à ta mère.

 

Penser et réfléchir, est-ce la même essence ?

La pensée semble innée, la réflexion acquise.

L’une se nourrit de l’autre et la parole précise,

L’écriture, quant à elle, en est la quintessence.

 

Qu’il est doux de penser à l’être que l’on aime.

Penser à y penser, c’est ne pas l’oublier.

Faire penser à quelqu’un d’aller jusqu’à son terme,

Afin qu’il puisse atteindre le fond de sa pensée.

 

Penser dans la mémoire, souviens-toi, c’est penser.

Imaginer le pire, c’est pour l’exorciser.

Pensées spirituelles, nourritures de l’âme,

Dont les ondes légères de la pensée émanent.

 

Avoir une pensée pour l’être disparu,

Au berger en montagne seul avec ses moutons,

À la mer en folie aux marins disparus,

Au carrosse perdu, celui de Cendrillon.

 

Penser à tout, partout, toujours, penser à Dieu.

La façon de penser vaut par ce que l’on pense

Ou l’inverse après tout. A votre choix Messieurs !

Mais j’y pense, il est tard je lève la séance.

 


Jean-Charles Theillac

Voir un ami partir

Voir un ami partir

Faire le grand voyage

Et rester sur le bord

De la vie et des morts

Sans voir l’équipage

L’emmener au nadir

Jean, tu voulais partir

Le mal avait fait rage

De celui qu’on abhorre

Qui met l’âme à bâbord

Et le corps en partage

Redevient souvenir

Je te revois en rire

En Soule, ton village

La vie que tu adores

Tous attablés dehors

En sifflant le breuvage

Et quelques élixirs

Elle n’a pu contenir

L’église de ton village

L’amitié de tout bord

Et les copains encore

Venu te rendre hommage

Dans un dernier soupir

Le long rideau s’étire

Qui marque le passage

De la vie à la mort

Constitue le décor

Des âmes et des pages

De la lumière jaillirent

Les chants qui retentirent

De cet aréopage

T’accompagnèrent au port

Au village des morts

Où reposent les sages

Voir un ami partir

Jean-Charles Theillac

Les yeux

Une vie tout entière se tient dans ce regard

C’est celui d’une femme qui passe dans ma vie

Dans ses yeux on perçoit une assez longue histoire

Où le bonheur n’a pas toujours été servi

Je veux vous parler d’elle et de son beau regard

Qui m’a bouleversé et me fait vivre un rêve

Inespéré et beau d’un matin qui se lève

Sur un monde nouveau que l’on doit au hasard.

Ce hasard là d’ailleurs, je n’y crois pas du tout

Il ya une raison à toutes ces choses là

Que la raison ignore, pour qu’il nous arrivât

Une telle rencontre, un rendez-vous si doux.

La sensibilité à ce point ressentie

N’a pas d’égale ici, elle relève des songes

Presque de l’utopie, du domaine des ondes

Qui portent la pensée, comme la télépathie.

Les phrases prononcées, les discrètes intentions

Le ton qui les emporte comme une feuille au vent

Qui s’unit à l’éther jusques au firmament

En suspendant le temps des paroles passions.

Je sais très peu de choses sur cette jolie femme

Le courant romantique, comme un torrent fougueux

A boul’versé son cœur et fait de cette dame

Une grande amoureuse au regard malheureux

Jean-Charles Theillac

L’espérance

Une larme coulait sur ses joues rebondies.

Un long sanglot profond semblait venir du fond

De son âme meurtrie et battue par la vie,

Comme un coup de tonnerre roulant à l’horizon.

 

C’est la désespérance de cet instant précis

Dont je me souviendrai, en y pensant toujours.

Quand on n’a que les mots pour offrir en secours,

C’est bien peu consoler pour ôter les soucis.

 

Un rayon de soleil éclairait ses grands yeux,

Pleins de larmes encor’, ils en semblaient plus beaux.

Au creux de mon épaule, elle eut un gros sanglot

Qui me fit ressentir un moment délicieux.

 

Ses deux bras m’enlaçaient et m’étreignaient si fort

Que j’eus la sensation qu’elle m’aimait encore.

Mes mots l’avaient calmée et j’en étais heureux.

Son visage s’éclairait d’un regard malicieux.

 

Elle m’offrit un baiser, un vrai baiser d’amour.

Elle m’avait retrouvé, tout semblait oublié.

Son chagrin, ses malheurs, n’étaient plus ses alliés,

Désormais l’espérance habillerait nos jours.

 

Jean-Charles Theillac

Salam, Shalom, la Paix

Tous deux fils d’Abraham, l’un Sara l’engendra

L’autre naquit d’Agar, la servante du père.

Ils étaient donc frères que la vie sépara,

Vers des destins humains ne se ressemblant guère.

 

Quand l’un disait Salem, l’autre disait Shalom

 

Tous les deux sont sémites, de culture commune.

Ancêtre des Hébreux, Isaac est l’aîné.

Ismaël, des Arabes, en devient la lignée.

La Paix entre les deux est-elle inopportune ?

 

Quand l’un disait Salem, l’autre disait Shalom

 

Tous, ils parlaient d’entente et de bons sentiments,

Mais si l’un parlait « paix » , l’autre répondait « guerre ».

De la même région, ils défendaient leurs terres,

Les uns contre les autres et réciproquement.

 

Quand l’un disait Salem, l’autre disait Shalom

 

N’était-il pas possible d’échapper au trépas

De milliers d’innocents et de vaillants soldats,

Sacrifiés sur l’autel de la pensée extrême

Chacun voulant un bout de la Jérusalem.

 

Quand l’un disait Salem, l’autre disait Shalom

 

Une terre commune aux valeurs fraternelles,

Pour un pays fécond dans une paix nouvelle.

Utopie désuète ou bon sens commun ?

Il faudra bien aller vers un autre demain.

 

Quand l’un disait Salem, l’autre disait  Shalom

 

Quand l’un dira je t’aime, moi non plus dira l’autre.

Salem, Shalom, la Paix, messieurs les bons apôtres.

Qu’un vol de colombes envahisse vos nuits

Et fasse de vos rêves, un salut pour autrui.

 

Salem, Shalom, la Paix.

 

 

Jean-Charles Theillac

Le désir

Sentiment de désir, c’est un  vide à remplir.

Assouvi, il devient un très beau souvenir.

Avant qu’il ne s’éteigne, étais-je plus heureux ?

Ou quand il fut comblé, un après vertueux.

Désirer c’est surtout exprimer un vouloir.

Je désire donc je veux, faut aussi le pouvoir.

Le désir en question, n’est en rien capricieux,

Il évoque avant tout le désir amoureux.

Il est fort, il est beau, rien n’atteint son pareil,

Et puissant comme le feu qui couve et puis s’éveille.

Il est plein de mystère, sauf l’imagination

Qui nourrit l’irréel jusqu’à la tentation.

Désirer c’est aimer, jusqu’à l’inexprimable,

C’est atteindre l’Olympe des pensées ineffables.

C’est souffrir beaucoup de l’absence de l’autre

Et vivre une galère disant des patenôtres.

Le désir assouvi est parfois décevant.

Ce n’était dans ce cas qu’un vilain chenapan

De mânes s’amusant, à me laisser penser

Qu’à l’être désiré, je pouvais en rêver.

Mais acceptons l’augure que cela fut royal,

Et puis que par bienfait, l’autre en pensées égales,

Le désir est alors un sentiment divin

Et mérite autre chose, qu’un traitement mondain.

 

Jean-Charles Theillac

Adieu l’Abbé


 

Le jour de ses obsèques, de grands esprits ont lu

D’élogieuses et savant’s louanges à son encontre.

Je ne peux donc avoir, pas de malentendu,

L’insolente superbe de vouloir aller contre

C’est au petit matin d’un jour si ordinaire

Que tu t’en allé rejoindre ton Seigneur.

Tu consacras ta vie à tous les pauvres hères,

Et construisis des lieux où régnait la chaleur.

La chaleur de ton cœur, ton regard et tes yeux,

Ne  pouvaient pas cacher, ton amour pour les Hommes.

Ton Verbe était si juste, quand tu parlais de Dieu

Que le peuple écoutait, n’y mêlant pas l’opium.

Tu portais ton symbole partout où tu allais,

Tu savais profiter des micros, des télés.

Les médias pour ton œuvre, ouvraient grand leur Palais,

Et tu y rayonnais comme un astre étoilé.

Maintenant que tu sais où tu es arrivé

Dans la grande Lumière, près de l’Etre éternelle,

Reposes toi enfin d’une vie achevée,

Et met les malheureux sous ta sainte tutelle.

Jean-Charles Theillac

Une main

Un petit fils ? Un’ petit’ fille ? Je ne sais pas.

Pas encor, incertain, après douze semaines.

Mais sa main, je le sais, elle est là, je la vois.

Elle nous dit, semble-t-il, attendez que je vienne.

Peu importe d’ailleurs qu’il soit mâle ou femelle.

C’est un être nouveau, un enfant  de ma fille,

Un enfant de l’amour, peut-être un prix Nobel.

Que cette âme noble et belle, vienn’ dans notre famille.

Nul ne sait de sa vie ce qu’il en adviendra.

Une bonne santé, une tête bien faite,

Et le reste sera et fera ce qu’il doit.

C’est ainsi va la vie, jour après jour refaites.

Nous allons lui offrir une terre en chaleur

Et des glaçons qui fondent, une marée qui monte

Un av’nir incertain, des conflits ravageurs

Des sous dessus dessous, à ce point là, j’ai honte.

Cette main qu’il nous montre nous met peut-être en garde,

Ou nous fait un salut, comme un « bonjour la vie ».

Son profil apparaît, sa naissance me tarde,

J’eus préféré pour lui, inventer l’utopie.

 

Jean-Charles Theillac

Le e-média te ment

Avez-vous mes amis la e-médiatitude ?

C’est dans l’air de nos temps, le e-comportement,

C’est flâner sur la toile et immédiatement

Avaler, digérer, toutes ces platitudes.

Le e-média te ment !

 

Les guerres de par le monde, les affaires financières,

Le dessous du dessus et réciproquement,

Le texan de Bagdad et son gouvernement

Dont la médiocrité est sa seule conseillère,

Le e-média te ment !

 

Les promesses répétées de tous nos candidats,

Sans cesse remises en cause, faute aux tâtonnements,

D’incapables élus peu souvent éminents

Des bancs de l’Assemblée trop souvent flagada.

Le e-média te ment !

 

Dans les champs, dans les prés, dans nos belles campagnes

Ont épand des engrais pour cause d’engraissement

De l’herbe, des plantes, et quelques dominants

Faut bien nourrir ces gens, et leurs quelques compagnes.

Le e-média te ment !

 

De cette grippe aviaire il n’en est plus question.

On l’attend de pied ferme, semble-t-il pourtant.

Saurons-nous prévenir ce grand fléau à temps ?

Il faut pas affoler tout’ la population.

Le e-média te ment !

 

Je salue les Legrand, ces frères qui combattent

Pour que la dignité des hommes soit vraiment

Reconnue et rendue, après tant d’errements,

De tergiversations et de lois scélérates.

Le e-média te ment !

 

C’est dans l’aire du présent que la question se pose.

Certains pourtant échappent  au mauvais traitement,

Jusques au fond des choses, ils creusent éperdument,

Triturant la pensée afin qu’un nid éclose.

Le e-média te ment !

Mais pas immédiatement.

 

Jean-Charles Theillac

Peines de coeur

Ce début 2007 commence à point nommé,

Je ne m’attendais pas à ce qu’il m’obligea

A rejeter la clope avec ses voluptés

Mon petit cœur hélas a subit des dégâts.

Histoire de ventricule, de valve et d’oreillette

Y’a des fuites partout et des fibrillations,

A gauche comme par hasard, côté des galipettes,

C’est la faute à Ségo et à ces élections.

Mon pauvre cœur tient bon, l’heure n’est pas venue

D’arrêter ton office, de battre et de combattre

A chaque heure de ma vie, je t’en prie, continu.

Laisse-moi regarder encore le grand théâtre,

Ses ombres, ses querelles, ses coups bas, ses beautés,

Pour apprécier la vie, oser la Liberté.

 

Jean-Charles Theillac
3 janvier 2007

Cessez le feu!

Les sentiments confus que mon cœur ne les flatte,

Sont des épines plantées dans le sein de mon âme.

Telles des banderilles affublées d’oriflammes

Blesseraient le taureau avant qu’il ne combatte.

Dans ses yeux, je ne vois de la mansuétude,

Pas l’ombre d’un regret, pas le moindre remord.

Ai-je donc tant failli qu’il me faille un effort,

A chaque instant de vie marquée par l’habitude.

Proie facile et docile dans sa ménagerie,

Portrait robot du noir de son imagerie,

De nos jours et nos nuits, tirons l’enseignement,

Qu’il est venu le temps de faire taire les armes.

Pour la paix désirée et l’arrêt des errements,

Retrouver de la vie la couleur et le charme.

 


Jean-Charles Thellac

Sans domicile fixe

Sans domicile fixe, sans amicalité,

Seul, égaré dans la nuit glacée de l’oubli,

Il arpente le quai, son sac à dos sali,

Délavé, chahuté, usé d’avoir trainé.

 

Ce soir il fait très froid, un vieux bout de carton

Et une couverture serviront à passer

La nuit de tous les maux et de tous les dangers.

Un recoin à l’abri des regards et des gnons.

 

Un litron dans le sac sera son seul repas.

La Lune toute ronde éclaire cette nuit

Qui sera sa dernière. Sur le coup de minuit,

Le tocsin de la vie, en lui, retentira.

 

On le retrouvera comme il s’était couché.

Engourdi dans le froid et figé par la mort.

Il en avait fini. Il partit sans remords,

De cette pauvre vie qui l’avait bien lâchée.

 

Et l’on s’étonnera et l’on se posera

Des questions à la con, des remarqu’s imbéciles.

Et la nuit et le froid offriront leur sébile

Au prochain SDF, dans l’oubli du trépas.

 

N’avons-nous pas un toit pour tous ces pauvres gens ?

N’est-ce pas un devoir que de les abriter ?

Couchons sur parchemin cette banalité,

Tout citoyen a droit à un toit, un auvent.

 

Je vous l’avais bien dit, les questions à la con

Ne m’ont pas échappées. Cinquant’ quatr’, l’abbé Pierre

Avait tout deviné. Cinquante ans de prières

Et ils meurent à nos portes, nous dans notre cocon.

 

Je n’ai pas les moyens ni même la réponse,

Mais malgré tout je crie, je vocifère, je lance,

Indigné et meurtri, à la bonne conscience

De ceux qui peuvent agir, un grand coup de semonce.

 

 

Jean-Charles Theillac

Instants privilégiés

La chamade en mon âme

Bat et mon cœur s’enflamme.

Vous me faites rêver

À des instants prisés,

Car nul ne saura

Autant que votre aura

Réjouir tous mes sens

Jusqu’à la déchéance.

 

Vos sensualités

Sont ma réalité.

Mon souhait par lequel

J’atteindrai l’éternel

Instant de plénitude,

Fait de sollicitude,

D’agréables pensées,

Voluptés exhaussées.

 

Quand j’aurai parcouru

Le livre saugrenu

De ma vie de dentelle,

J’envierai l’hirondelle

Qui s’en va et revient

Dès le printemps prochain,

Gazouiller à l’oreille

Des amants, des merveilles.

 

Naïades de la toile,

Nymphes des jours heureux,

Vous êtes les étoiles

D’un ciel bien périlleux.

Vous atteindrai-je un jour ?

Inaccessibles et belles,

Pour faire d’un bonjour

Un beau soir irréel.

 

 

Jean-Charles Theillac