C’était l’année dernière, quand on pouvait encor’,
Un p’tit noir sur le zinc, goûter comme à gogo,
À une tige de huit, une clope, un mégot,
Un’ cibiche, une pipe, sans crainte et sans remords.
Aujourd’hui, c’est fini, le fumeur est banni
Chassé, verbalisé, repoussé au dehors,
Rejeté du bistrot, retiré du décor.
Respirez braves gens, l’air est plus sain ainsi !
Ceux qui vous pompent l’air et vous brouillent l’écoute
S’ils ne sont pas fumeurs, ont droit de polluer :
Tous les banquiers, huissiers et pédants reflués
Qui polluent l’entourage et souvent nous dégoûtent.
Les idées trop fumeuses sont-elles interdites ?
Que reste-t-il à l’homme s’il ne peut mal penser ?
À trouver son bonheur en songeant au passé,
Au bon temps des gitanes et des blondes Aphrodite.
On devrait être heureux que l’on pensât pour nous,
Qu’on prenne soin ainsi de nos petits poumons.
Par ailleurs, ils subissent déjà les outrageux démons
De Dame « pollution », ça devrait être tout.
Jean-Charles Theillac