Message personnel à M. Jacques Servier

Ce message personnel à M. Jacques Servier est un extrait de mon poème « Le coeur en zizanie » publié sur mon blog  début juillet 2011. Cette vidéo a été réalisée par AFPTV.
Que M.Servier veuille bien me pardonner la petite familiarité finale (elle n’était pas que familière). Après tout, je lui dois le respect. Mais moi, je n’ai trompé personne…et jusqu’à présent, personne n’est mort d’avoir lu mes poèmes!
Il y a 35 ans, j’étais en bonne santé.

33 ans de MEDIATOR

Le 1er septembre, j’ai déposé mon dossier de demande d’indemnisation pour les dommages causés par le benfluorex (Médiator) auprès de l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux). Ce sujet intéresse vraiment les médias, et c’est tant mieux. Moi aussi, il m’intéresse.
Pour information, pour présenter un dossier il faut avoir pris ce médicament entre les années 1999 et 2009, pouvoir prouver que le coeur était sain avant d’en prendre et avoir eu une valvulopathie ou une HTAP (hypertension artérielle pulmonaire) après en avoir pris. (1999 est l’année où il aurait dû être retiré du marché et novembre 2009, date de son retrait effectif du marché)
Comme je réside sur Paris et que je dispose de temps libre, il est facile, via mon avocat, de me joindre et de m’interviewer.
On est loin de la poésie et de ses délices. Au fil des rencontres avec les journalistes, j’ai compris qu’il fallait que je parle face aux micros et aux caméras qui se présentaient, pour dénoncer cette vaste tromperie qui a duré 33 ans.
Et ce n’est pas fini…

Médiator ou  »le coeur en zizanie »

Le 3 janvier 2007, je publiais sur mon blog ce sonnet qui relatait mes problèmes cardiaques. Ce n’était que le début… Je ne connaissais pas la cause de ces soucis, ni les médecins d’ailleurs. Ils évoquaient une « dégénérescence ». On  constatait, simplement.
Cette année 2007 allait être marquée par l’Election Présidentielle.
Peines de cœur
Ce début 2007 commence à point nommé.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il m’obligeât
A rejeter la clope avec ses voluptés.
Mon petit cœur, hélas, a subi des dégâts.
 Histoire de ventricule, de valve et d’oreillette.
Y’a des fuites partout et des fibrillations,
A gauche comme par hasard, côté des galipettes,
C’est la faute à Ségo et à ces élections.

Mon pauvre cœur,  tiens bon !  L’heure n’est pas venue
D’arrêter ton office. De battre et de combattre
A chaque heur’ de ma vie, je t’en prie, continue.
  Laisse-moi regarder encore le grand théâtre,
     Ses ombres, ses querelles, ses coups bas, ses beautés,
 Pour apprécier la vie, oser la Liberté.
 Jean-Charles Theillac
Le 3 janvier 2007
 
En octobre 1976, suite à des analyses de sang révélant un taux très élevé de triglycérides et un surpoids d’au moins 10 Kg, mon médecin m’a prescrit un nouveau médicament, le MEDIATOR.
Six mois après, tout était redevenu normal et j’avais perdu 16 Kg.

Je n’étais pas un modèle de sobriété. Plutôt amateur de bonne chair, je faisais régulièrement une cure de Médiator, pour remettre les choses dans l’ordre. Mon organisme, avait régulièrement besoin de l’appui de ce médicament. Cela a duré jusqu’en 2007.

Le 15 novembre 2007 j’étais hospitalisé à l’Hôpital du Haut-Levêque à Pessac dans le service de chirurgie cardiovasculaire du professeur X. Roques et opéré par le Dr Laurent Barendon. Le diagnostic était le suivant : « Insuffisance mitrale et aortique grade III-IV avec OAP à répétition. L’ensemble des calcifications de l’appareil sous-valvulaire mitral fait penser qu’il est difficile de réaliser une plastie. Par conséquent, l’intervention consistera en un double remplacement valvulaire par prothèses mécaniques ».Ce, pour les effets.
Un peu plus d’un an après, mon cardiologue m’a implanté un Pacemaker.
Depuis tout va aussi bien que possible.
Fin juin 2011, la cause de mes ennuis, a enfin trouvé une explication.
Grâce à l’opiniâtreté d’une femme médecin, Irène Frachon, (Médiator 150mg-« Sous-titre censuré » à la demande des Laboratoires Servier, aux « éditions-dialogue.fr ») il a été mis en évidence que le Médiator était bien la cause de la détérioration des valves cardiaques, entrainant des complications graves, très graves voire mortelles.
Couverture livre cenuré
Dès sa sortie en librairie, le sous-titre « Combien de morts » a été censuré
par un tribunal sur plainte des Laboratoire Servier 

Le cœur en  zizanie

Médiator, tu connais ? Cette lamelle en os
Servant à caresser les cordes des guitares,
Mandolines ou banjos, pour ceux qui ont la cosse
D’user comme il se doit, de leurs ongles barbares.
 Mon Médiator à moi ne produit pas de son.
C’est un poison retard qui ronge et racornit
Les valves de mon cœur. Sans le moindre soupçon,
Sur la pointe des pieds, il crée la zizanie.
 Un cœur en zizanie, c’est la pire des choses.
Il trébuche, il radote, il titube, il vacille,
S’emballe et ralentit,  il trouble l’hématose (*).
Il peut même, de la vie, en être la faucille.
 Et pendant ce tempslà, Monsieur Servier jubile,
Et  prospère … il a les dents bien longues, pépère.
Les honneurs, c’est pour lui. Fi de ceux qu’il mutile.
Il engrange, il entasse et passe pour un expert.
 Les craintes, les soupçons et autres suspicions,
Ne sont que bill’vesées et propos de jaloux.
Il a tordu le cou à la législation
Pendant plus de trente ans, il s’en est fait, des sous !
 Pauvre petit homme gris, ceux qui n’ont pas vécu,
Ceux qui en sont restés à bredouiller leur vie,
Demandent seulement que tu te casses le cul
A rembourser Sécu et victimes en survie.
 Tu pourras te casser, la zizanie dans l’âme.
Tu pourras regretter d’avoir « Combien de morts » 
Censuré le sous-titre et songer au grand dam
Qu’il te faudra subir après « confiteor ».

Jean-Charles Theillac 1er juillet 2011
je dédie ce poème au docteur Irène Frachon sans qui, nous ne saurions pas
(*) Ensemble des échanges gazeux se produisant dans les poumons et transformant le sang riche en gaz carbonique, rouge sombre, en sang riche en oxygène, rouge vif.