Ainsi va, la vie…

Allégresse au printemps, mélancolie d’été,

Le cycle des saisons ne fait que me heurter.

Ah ! L’affectivité des humeurs et des songes,

Obsessions passagères, paranoïa d’éponges.

 

Puis l’automne tend son voile et ses contrariétés,

Dans un flot de pourquoi, il clôt enfin l’été.

Muse de mes tempêtes, acceptez mon offrande,

D’un cœur si claudicant mais qui vers vous s’amende.

 

Lointaine amie de cœur. Oh ! Toi âme sœur,

Mystérieuse et discrète, tu te reconnaitras.

Ton amour pour cet homme silencieux de pudeur,

Ne le ternis jamais, d’un voile de fatras.

 

Je voudrais tant te dire, ce que nos âmes savent,

Il ne m’est pas permis d’en énoncer le fruit

Et de crever le mur de l’indicible entrave,

Pour exprimer enfin, mes pensées à autrui.

 

L’hiver va bientôt tendre un blanc manteau de nacre.

Dans les bois, dans les prés de tes proches montagnes,

Rejette loin de toi le moindre simulacre

D’étreintes passionnelles, que l’âtre en témoigne.

 

Hâtons-nous, chère amie, vers la félicité.

Vivons comme il se doit ces décennies enviées.

Carpe diem(e) sera notre dernier souhait,

D’accomplir le chef d’œuvre de la pierre pour la Paix.

 

4 septembre 2007

Escapade

Un très petit garçon, vivant à la campagne,
Etait soudain parti son chapeau à
la main
Et un poisson dans l’autre, voir ses petits copains.
Qu’espérait-il trouver le pays de cocagne ?


Il avait échappé au regard de sa mère.
Dépasser le jardin, cela était très mal.
Il monta la Cavée, petit chemin de terre
Au bout duquel passait, la route nationale.


Son poisson rouge et son chapeau de paille en main,
C’était vers l’inconnu, le total interdit,
Qu’il marchait d’un bon pas chercher  je ne sais qui.
Seul,  il parlait du gros et du petit copain.


C’était deux personnages qu’il s’était inventés
Pour meubler ses pensées, occuper ses journées,
À
régler les conflits des copains de Lanlan,
Avec souvent de peine mais avec grand élan.


Il marchait sur la route, inconscient du danger.
Sa mère avait très vite ameuté les voisins.
L’inquiétude montait dans ce petit quartier.
À cinq ans, en plein jour, il ne peut aller loin !


À
une lieue de là, il marchait mon Lanlan.
Il avait dépassé le village voisin,
Sa peine était très grande, il cherchait sa maman.
Et il ne savait plus où était le chemin.


Un brave homme qui circulait par là, à vélo,
Le reconnut et vit que cet enfant pleurait.
Après quelques questions, il comprit illico,
Et prit le garçonnet, décidé mais inquiet.


Quel soulagement ce retour de Lanlan,
Le chapeau et l’ide ne l’avaient pas quitté.
La maman libérée ne sut pas le gronder,
Bouleversée, émue, d’un bonheur aussi grand.

28 août 2007

 

Jean-Char’les Theillac

La queue du diable

Avoir des bleus à l’âme ou se faire un sang d’encre,

Avoir une peur bleue, être le roi des cancres,

Le moral à zéro et le cœur mandarine,

La tête près des étoiles et de sa Colombine.

 

Être privé de tout ou être démuni

Face à l’adversité ou avoir du génie

Pour soi-même et les siens, indifférent à tout,

Reste alors le bon sens et un certain bon goût.

 

Puis vient le temps béni de la chance en amour.

Un’ rencontre, un dialogue, une impression. Un jour,

Le miracle se fait d’une certaine alchimie

Dans le creuset des sens et au sein de la vie.

 

Connaître le bonheur, paradoxe évident

D’une vie monotone et terne au demeurant,

Habité par les craintes, les soucis et l’ennui

Des nuits blanches et des songes, à jamais enfouis.

 

Quand le matin s’éveille aux lueurs aurorales

Et que les gouttes d’eau brillent de mille feux,

La campagne s’anime et la lumière s’étale,

Aux confins de la vue, vers l’horizon en feu.

 

Un espoir soudain est à portée de main.

Tout peut encore venir, le bon comme le malin.

C’est à nous de choisir quel est notre intérêt,

En sachant distinguer, le bon grain de l’ivraie.

 

 

Jean-Charles Theillac

Pédo…chirurgien

Le plan alerte enlèvement a sauvé la vie de l’enfant le 17 août 2007

A 21 h 45, deux témoins clés, sensibilisés par les messages radiophoniques, ont appelé la cellule alerte enlèvement. Selon le commissaire Leclair, «un proche qui avait soupçonné que ce pouvait être lui nous a donné son identité et un chauffeur de taxi qui l’avait pris en charge nous a permis de le localiser»

Ce chauffeur de taxi est vraiment un brave homme,

Dont le flair a permis à ce petit bonhomme,

De retrouver les siens et de les rendre heureux

Malgré tous les sévices de ce salaud véreux.

 

Honneur au bistrotier qui par son témoignage

A vu l’énergumène et décrit son aspect.

Malheur à celui qui touche un enfant otage,

L’infamie de cet acte le maudit à jamais.

 

Une pensée pour ceux, victimes de pédophiles

Qui n’en sont revenus, dans nos mémoires défilent,

Comme autant d’angelots au firmament du monde.

 

Victimes de pervers, fruits du diable malin,

Reparaitront un jour, libérés mais immondes,

A moins qu’un chirurgien ne les prenne en main…

…pour leur couper les c…

 

Jean-Charles Theillac

Les nouveaux gladiateurs

Les affaires et l’humain peuvent-ils cohabiter ?

Doit-on forcément être féroce et mal-aimé

Pour emporter la mise d’une négociation,

D’un marché, d’une vente, ou toute autre mission ?

 

« L’homme est un loup pour l’homme », nous a dit un poète :

C’est bien là le problème.  À moins que l’on souhaite

Qu’il n’en soit pas ainsi, et que l’homme d’affaires

Puisse être un humaniste et non un mercenaire.

 

« Si tous les gars du monde pouvaient s’donner la main »,

Eliminant les loups et laissant les humains

Confronter leurs idées, s’affronter, sans vouloir

Briser l’autre, l’humilier, lui ôter tout espoir. 

 

Vendeurs, vous êtes les nouveaux gladiateurs

Du commerce mondial. Affirmez vos valeurs

Aux chefs de tout poil et à leurs acolytes

Qui vous pressent et compressent et puis vous phagocytent.

 

Refusez de subir l’arbitraire, le mépris

De ces incompétents, tous les pauvres d’esprit,

Les mal-baisés notoires, les paranos machos.

Ces méchants et ces faibles, ces fachos démagos,

 

Tous les jours vous harcèlent et croient qu’ils sont les maîtres

Du monde et alentours, toujours prêts à paraître

Aux yeux des décideurs plus doués qu’ils ne sont.

Ils s’admirent le nombril, tous les jours, en cal’çon !

 

Pauvres exécutants, réunissez vos forces 

Et votre savoir-faire puis gonflez bien le torse !

Tête haute, regard droit, combattez la bêtise :

Vous êtes plus malins que ces cons ne le disent.

 

Jean-Charles Theillac

 

Un grain de poésie

Un grain de poésie suffit à parfumer
Le temps, pour déguster l’instant et ses saveurs,
Colorées et magiques, agréables au rêveur
Et lire silencieux les pages sublimées.

 

Ces petits grains d’esprit apportent la lumière,
La petite lueur qui brille au fond des yeux
Et réchauffe notre âme d’un bonheur gracieux,
Envahie notre cœur et nos pensées premières.

 

Sensations inconnues et odeurs de vision,
La poésie traduit les vers en émotions
D’où jaillissent les larmes et les regrets aussi.


Un sourire léger sur les lèvres esquissé
Un murmure étouffé, une idée caressée,
C’est la magie des mots et des rêves en sursis.



Jean-Charles Theillac

Histoire à la con

Il n’y a pas  longtemps ta cause était cernée :

Quand on est déjà con, on est un con toujours.

Mais l’histoire a montré que tous les concernés

Ne se sentaient jamais assiégés tous les jours.

 

Tous les cons aiment bien le rester ad vitam.

Les p’tits cons, les grands cons et les cons sidérant

Il ya les cons pétants et ceux qui se proclament

Malodorants peut-être, mais libres de l’évent.

 

La proportion de cons est comme un carillon,

Dans tout’ la société, elle ne varie que peu.

Il faudra bien un jour les compter pour de bon,

La Sofrès et l’Ifop seront alors précieux.

 

Pour ce sondage-là, point de suspicion.

Faudra interroger un très large panel

Et prendre bien grand soin de poser les questions

Adéquates et utiles, précises et solennelles.

 

Mais qui sera chargé de rédiger le texte ?

Les sondeurs bien sûr, il y a assez d’assises

Dans ces institutions, pour coller au contexte

Et trouver la formule convenable et concise.

 

Que diriez-vous de vous ? Je suis con et je veux

Le rester pour toujours, ou, je suis con un peu,

De temps en temps, jamais. Je me soigne beaucoup,

Prétentieux et malin, je suis pas con du tout.

 

Comment bien discerner les réponses aux questions ?

Il faut étalonner le con du presque con,

Le con en devenir et le pas con du tout,

Gigantesque besogne, à se tordre le cou.

 

Après dépouillement du sondage à la con,

Il fallut bien admettre ce qu’on savait déjà :

Des sondés, un sur deux est un con de bon droit.

Mais c’est pas moi bien sûr, je suis bien trop fécond.

 

 

Jean-Charles Theillac

PRESENCE

Je publie ce texte de mon amie
Dominique Paulhiac. Il m’a paru

intéressant de vous donner à lire
une autre poésie, une autre
expression,
une autre sensibilité.Dominique a consacré
sa vie à
l’éducation d’enfants autistes.
Elle a d’ailleurs publié un ouvrage

sur le sujet dont vous trouverez les
références en fin de texte.
 

 

Texte  pour laisser une trace…
sur un battement de cil
J’écris pour faire parler ce qui peut prendre corps …
en silence d’abord…
Je laisse parler mes points de suspension…
pour laisser une place, un espace entre deux pensées

Je souligne, par un signe, ce qui est important, ce qui se lit
entre les lettres, derrière les phrases
.
Sous l’apparence du
mot ou de l’image il y a l’essentiel : une respiration,
la mienne, la vôtre.

Alors l’écriture se compose comme un paysage
Comme une méditation….au dedans de soi même.
…Un regard simplement … posé près de chez moi, sur le bord
du chemin où je m’attarde un instant… en retenant l’automne.
Il parle silencieusement d’un églantier solitaire nu et fier qui attend
d’être touché par l’oiseau, pour lui offrir ses graines avant l’hiver.
L’oiseau partira en voyage, l’églantier revivra un printemps
dans un autre paysage,  sans renoncer à ses racines…

J’apprécie l’ambiance  recueillie de l’automne, quand les
feuilles tombées du tilleul, à côté de la maison se recroquevillent
«…comme un cœur se resserre autour du souvenir de ce qu’il
a perdu…». Quand les parfums d’humus, fertilisent la terre de toutes
ses nostalgies. En  un seul instant, et à tout moment,
patiemment, la vie s’applique à transformer nos paysages.

 

 

Alors  Le temps d’une nuit blanche…J’écris  pour  une PRESENCE…
Pour un moment, un mot. Pour un instant seulement, un geste.
J’ai pris un rendez-vous avec moi, rendez-vous avec nous, avec vous.
Avec toi.

J’ai souvent des  rendez-vous avec le doute, et, dans ces moments là,
Je me dépêche d’agir, de penser, pour éviter le vide,
Contourner l’inconnu, combler la peur.
J’observe alors que mon esprit s’agite, mon corps perd pieds.
Alors les mots servent à me cacher plutôt qu’à me dire, mon corps
s’absente.

Et, dans ses moments là, il s’oublie, reste sans voix.
Alors je voudrais être muette, faire silence, laisser une place.
Et, simplement, pour un instant, ouvrir les yeux, les oreilles et le cœur,
Pour un moment, pour un instant seulement… … être là.

Il y a des moments, où je voudrais être tortue, trimbaler
mon univers sur mes épaules.
Pouvoir m’y réfugier,
Comme dans une huître hermétique, rivée sur son rocher.
Mais, dans ses moments là, Mon abri est sans fenêtre, sans lumière.

Ma voix sans écho, raisonne en vain et je n’ai faim de rien.
Alors je voudrais être ailleurs, sans savoir vraiment où.
Peu importe le lieu, mais près d’un être cher,
Qui puisse m’entendre sans que j’aie à parler !
Ecouter mes silences, mes larmes ou mes pensées,
Sans qu’elles soient justifiées, ni même qu’elles se comprennent… …

Il y a des moments… où je doute d’exister…
Et quand je me questionne, personne ne me réponds.
Alors parfois je me regarde à la dérobée, dans les yeux des autres.
Je m’écoute à travers leurs paroles,
Et, je nous reconnais, dans nos histoires, nos gestes, nos mots.
C’est autant d’éclairages sur mes ombres endormies.
Dans ces moments là, c’est moi que je rencontre, par l’autre
qui se révèle.
Alors j’ai rendez-vous avec moi, avec toi avec nous .
Il y a des moments où l’autre me réveille en me parlant de lui.
Et je partage ses bonheurs, ses blessures et ses doutes.

Alors mon corps entend des parcelles de lui-même,
Et mes larmes se colorent d’un instant de lumière

Il y a des moments qui s’animent et renaissent
D’une présence silencieuse…. solidaire.

Alors j’accepte,


J’accepte de regarder la nuit, car j’y vois aussi ce qui luit
Tout ceci pour vous dire merci,
Car les barreaux du doute prennent des tons pastel.
Il y aura encore des nuits sans étoile, et des jours aussi sans soleil.

Mais je lutterai moins longtemps, moins souvent.

N’y a t-il pas un plus et un moins pour que la lumière soit ?
Un instant seulement où l’aube laissera monter
La légèreté de l’air, avec l’élan d’un nouveau matin 
Il y aura toujours un printemps,
Pour réveiller l’hiver,
Mais un hiver aussi pour recueillir, dans les nuits froides de la terre,
Dans la nuit la plus sombre, le cristal sait, au cœur de la matière
La semence de demain

Qu’il fait danser toutes les couleurs de la lumière
Par un simple rayon qui peut le traverser

Dans un instant,
Un instant seulement…
D’arc-en-ciel.

Si je pleure parfois, c’est aussi de bonheur…
Le bonheur d’entendre la plume crisser sur la page blanche
Et courir dans la joie vers les mots encore en silence à l’intérieur,

Au-dedans de moi-même.
Une partie de ce que nous retenons par peur,
C’est souvent le meilleur de nous – même :

Notre désir de vivre, d’aimer et de créer.
Après cette nuit blanche, j’écris face au soleil d’un matin d’émotions
Ses rayons me transpercent,
Je les laisse caresser mon âme d’une chaleur irradiante…
Blanches seront toutes les nuits qui pourront me faire écrire,
Et ainsi noircir les feuilles vierges de mon inspiration…
Pour une méditation,
Pour un instant seulement.
De solitude pleine.

…Une présence d’émerveillement…

C’est maintenant, le bon moment…
C’est aujourd’hui que j’écris  …  

Dominique Paulhiac

 

 

 

Pour parler d’un enfant, à « SOLSTICES » dans les années 90,
l’accompagnement de la différence dans ce service…
était encore, à cette époque, une invitation à prendre la parole.

« J’avais promis à Victor -l’enfant au regard du dedans,
« l’autiste », comme ils avaient dit là-bas, dans son hôpital à
Paris- de raconter son histoire, d’être sa mémoire.
Un récit d’ici en Lozère au Bleymard.

Victor nous entrainera dans ses nuits innommables.
Nous traverseront avec lui les miroirs…des origines.
Etranges impressions de corps à corps en exil de soi.
Comme si une part de nous-mêmes pouvait ignorer
l’autre restée dans l’ombre.

 

Dominique Paulhiac 


Ouvrage disponible

Editions « Champs social » 90 rue d’Arcole à NIMES,
à la Fnac et chez l’auteur 48190-Le Bleymard

Prix 14€

 

Entre chien et loup



 

 

 

 

 











La nuit arrive tout doucement,

Le jour s’achève lentement.

Nous n’avons pas encore atteint

Le temps quelque peu incertain,

Qui, entre chien et loup, postule

Le déclin ou le crépuscule.

 

C’est l’heure où Vénus apparaît,

Quand l’astre solair’ disparaît,

Quand les animaux sont couchés

Et les ouvriers fatigués.

Les petits enfants sont rentrés,

Le marchand de sable va passé.

 

Il est possibl’ qu’en bord de mer

Certains admirent le rayon vert,

Dernière couleur de feu Soleil,

Avant que la nuit ne balaye

Toutes les couleurs naturelles,

Cédant au gris, le noir du ciel.

 

C’est le royaume des ténèbres

Que les noctambules célèbrent.

Les démons sortent des repaires,

Les belles ingénues espèrent.

C’est au petit matin, piteux,

Que l’on se couchera heureux.

 

Entre chien et loup, au matin,

La terre a fait son tour. Demain

Sera et le jour coloré.

Le ciel commence à s’éclairer :

Couleurs du petit matin, parme,

C’est la magie d’un tour de charme.

 

23 juillet 2007

 

 

Jean-Charles Theillac

 

Le bonheur

Pour goûter au bonheur, il convient d’être heureux.
Pour que cela puisse être, il faut goûter à tout.
Déguster les moments aussi simplement que
Regarder un oiseau, lécher un roudoudou.


Toucher, voir et tâter. Aimer, sentir, entendre.
En quête permanente du vrai, du bien, du beau,
À ce prix, le bonheur, il suffit de le prendre
Quand il passe en silence, un peu incognito.


Délicat et subtil sentiment personnel,
Le bonheur a un prix qui n’est pas d’excellence
Mais d’assiduité à la quête du ciel,
Inaccessible étoile au firmament des sens.


Subjective ascension de l’idéal humain,
Vers lequel nous allons malgré tous nos malheurs,
Bon ou mal, heur il est. Présagés en latin,
Les augures annonçaient leur avis prometteur.


Suis-je heureux ? Oui, peut-être. Je saisis l’occasion
De saluer bien bas, la compagn’ de ma vie,
Qui sait que le bonheur n’est pas une illusion
De l’esprit et des sens, elle en connaît le prix.

 

 

Jean-Charles Theillac

A ma mère

Je me souviens encore des soucis et misères

Que je t’ai fait subir, Ô ma petite mère.

Le temps a passé vite, toi et moi ce fut court.

Je sais que de là-haut tu me veilles chaque jour.

 

Tous les désirs d’enfant tu me les exauçais.

Vous n’étiez pas Crésus mais cela suffisait

À mon petit bonheur et mes joies enfantines.

Comme une maman d’amour, tu étais Mélusine.

 

Et puis y’avait Coulette, ma petite compagne,

Elle partageait tout, mes tourments, mes galères.

Les deux autres copains qui peuplaient ma cocagne,

Un petit et un gros, étaient imaginaires.

 

Petite mère chérie, tu m’as donné l’envie

D’avoir envie de vie et surtout de l’aimer.

Je ne t’ai pas trahie, j’ai toujours essaimé

Ton pollen d’amour et tes leçons de vie.

 

Petite mère câline, dans ton vieux tablier,

Je ressens tes douceurs et ta main qui caresse

Mes longs cheveux dorés. Ton odeur de princesse

Et ton âme légère,  je ne les oublierai.

 

 

Jean-Charles Theillac

Ici et maintenant

Une cloche a tinté comme une sarabande,

Offrant le témoignage de la beauté des jours.

D’ici et maintenant, du présent en offrande,

D’instants privilégiés, de l’être de velours.

 

Je vous offre ce temps, cet instant de repos

De l’esprit et du corps, de perceptions choisies,

De sensations nouvelles, pour atteindre le beau

De l’intérieur de soi, d’un grain de poésie.

 

Cette vision profonde qu’engendre cet état,

Vous libère du poids d’un présent erroné ;

Petit bonheur visible, impossible constat

D’une vie ordinaire au passé profané.

 

Cet état de conscience pleine d’instants présents,

Prépare le futur et parfume le temps.

De s’être retrouvé en soi-même souvent,

Rend plus doux le futur et plus beau le moment.

 

Ici et maintenant, c’est la vision profonde

De l’harmonie des sens, de la raison du monde.

Le silence est peuplé d’inaudibles murmures,

De songes insondables et de pensées obscures.

 

Pour que l’âme du monde se nourrisse du bien,

Cueillons au fond de soi cette once de divin,

Pour l’offrir en pensée aux âmes de passage

Et aux êtres en peine, pour qu’ils deviennent sages.

 

 

Jean-Charles Theillac

 

Carpe Diem (à Mireille)

Mireille, de mes dix ans tu en étais la reine.

Ton regard se portait sur tout autre que moi.

Ta main sur mon épaule, aujourd’hui en émoi,

Chantant « Brave Margot » d’une émotion sereine.

 

« Et les enfants de chœur ont des pensées impures… »

Etait de circonstance dans ce climat divin.

Pardonne l’intention d’avoir rêver en vain,

Romantisme perçu d’un sentiment si pur.

 

Ta volonté de vie, ta force est ton destin.

Loin des larmes d’espoir, des tourments de la vie,

Tu paraissais divine, rayonnante et ravie

D’être là parmi nous, pour partager le pain.

 

De cette communion  d’enfants d’un si grand cœur,

Est né depuis ce jour l’aurore d’un crépuscule

Dont tu feras partie, en lettres majuscules,

Dans mon âme gravée, à tout jamais ma sœur.

 

A bientôt te revoir, me comblera de joie,

De rires à en pleurer, de parfum de Savoie.

Ma Mireille attentive, sensuelle ma foi,

Je t’offre ce poème pour que tu penses à moi.

 

Jean-Charles Theillac

Carpe Diem

Le 30 juin 2007, au Bleymard en Lozère, nos amis
Dominique et Jean-Claude Paulhiac, avaient convié les
anciens de la classe de CM1 1954-1955 de Viry-Noureuil
(Aisne) à des retrouvailles.
Moments d’émotions intenses quand nous nous sommes reconnus 
après parfois, cinquante années de distance. Tous n’ont pu être là,
certains nous ont quittés. Ce rassemblement ne fut que bonheur,
amour, échanges, simplicité et complicité.

Nous avions tout à coup DIX ANS.

 










Ô mes mânes, Ô mes Âmes, que m’avez-vous donc fait
Pour que je vive ainsi des merveilleux bienfaits,
Entouré d’âmes pures et d’êtres exceptionnels
Baigné dans la forêt des Cévennes éternelles.

Des moments de bonheur, de rires bienfaiteurs,
De franches amitiés et d’amour salvateur,
Où le temps et l’espace s’étaient réunifiés
Pour nous permettrent ainsi de mieux communier.

De Jésus à Bouddha, de l’Islam à Baptiste,
Rien ne fut épargné, schismes et catéchistes,
L’humour, l’amour, la paix et franches rigolades,
Descendaient de là-haut au cours de nos balades.

Hédonistes d’esprit cueillant la vie qui passe
Et s’arrête un instant d’éternité fugace,
Pour saisir l’essentiel des vagues de passage,
Des accès de tendresse et de baisers bien sages.

Se retrouver ainsi et se redécouvrir,
Après des décennies de passé à venir,
De peines et de joies, de gloires et de larmes,
Des  visages d’enfants nous revenait le charme.

À  nos hôtes divins, Jean-Claude et Dominique,
Pour qui le verbe « aimer » n’a rien de symbolique,
Mes pensées sont vers eux, je dédie ce poème
Et nomme ce moment, volontiers Carpe Diem.

 

Jean-Charles Theillac

La Saint Jean

La fête à la musique,  faîte de la musique.

Solstice d’été, fête de la Saint Jean,

Allumé tous vos feux pour cette nuit magique,

La plus courte, la plus belle, de l’année au mitan.

 

La musique en concert, la musique en vadrouille

La musique et la fête, la musique à l’oreille,

Elle nous charme et nous berce puis elle nous dépouille

Elle nous soul, elle nous rap et nous rock à merveille.

 

Les harmonies d’amour, souvenir de serment,

Des mélodies d’avant, de celles qui vont au cœur

Des mélomanes âgés, mélancoliquement

Soutenu l’un et l’autre, dans la même ferveur.

 

Puis il y a les jeunes, de ces très beaux moments

Qui gravent dans les mémoires, des musiques et des chants,

Pour la vie encore longue de nos chers jeunes gens

Guillerets et frivoles,  amoureux et touchants.

 

Fête de Jean l’Apôtre, celui de l’Evangile,

On allume des feux pour célébrer sa nuit

Où la nature expire et soupire tranquille

Fécondant la terre mère de ses multiples fruits.

 

Jean-Charles Theillac

Le tapis des ans

J’aime bien méditer, réfléchir et penser

Aux êtres légendaires des croyances passées,

Aux héros valeureux des batailles d’antan,

Personnages mythiques et mystères envoûtants.

 

Les Dieux n’ont plus été à facettes multiples.

Trois ou quatre ont créé avec quelques disciples,

Des chapelles de culte et de vénération

Où le dogme des hommes a gâché la passion.

 

Les déesses ont gardé leur légendaire beauté

Et dans la Tradition, leur efficacité.

De la déesse Isis, fidèle et maternelle,

À Déméter, nourrice de la terre nouvelle.

 

Aujourd’hui, les légendes ne sont que virtuelles.

Les héros ne sont plus que de frêles chandelles

Eclairant le présent, ignorant du futur,

Oublieux du passé, pour des rêves obscurs.

 

Les phares de la Pensée ne nous éclairent plus.

Hommes, idées, sentiments : où trouver le salut ?

Le nouveau siècle boîte, il trébuche et s’empêtre

Dans le tapis des ans qu’étalent nos ancêtres.

 

 

Jean-Charles Theillac

Léo, Georges, Jacques

Note de musique
Plutôt  sympathique
Trotte dans ma tête
Elle monte elle descend
D’un air innocent
Jamais ne s’arrête

Un air de guitare
Venu au hasard
Des rues de mon cœur
Me rendre un peu triste
Nostalgie d’artiste
Comme un crève-cœur

Et  l’accordéon
Du bon vieux Léon
Parti faire le bal
Chez les Cupidons
Danser l’rigodon
Pour un festival

La valse musette
Fait tourner les têtes
De tous les amants
Où la java va
Va et vient déjà
Finir doucement

Eddy et son rock
Ouvre la séance
Du blues éternel
Il nous met en feu
La mémoire que
On a de Mitchell

Brassens et son chêne
Ses copains d’abord
Et trompe la mort
Marinette mène
Les amours d’antan
Et le testament

Un deuxième pour Georges
Quand se noue la gorge
En chantant « Bonhomme »
Il mérite bien
Qu’en guis’ de refrain
« Fernande » on entonne

Et puis ya Ferré
Qu’en a fait de belles
Piano à bretelles
Et…basta la muerte
Marseille et Paname
Fait parler les âmes

Ya aussi grand’Jacques
C’est comme un feed-back
A parler d’amour
Ça revient toujours
Jojo Jeff l’Emile
C’est de la famille

Léo Georges Jacques
C’est pas de l’arnaque
Vos chansons retracent
La vie et les sens
Sentiments intenses
Que la vie embrassent

 

 

Jean-Charles Theillac

Ma page blanche

  • Symbole de liberté, compagne des obsessions,

    De celles qui font mal et n’ont pas solution,

    Je te gribouille, je te rature, je te bafouille,

    Je m’écrabouille sur ton format où je vadrouille.

     

    Comment vais-je raconter ce que je ne sais pas ?

    Comment vais-je écrire ce qui ne se voit pas ?

    Je vais te dompter, te contrôler, te mater,

    Les muses m’aideront à te tournebouler.

     

    Quelques noircissures très vite apparaîtront

    Et tu verras, ma belle, que des idées naîtront.

    Si mes idées renaissent, t’avoueras-tu vaincue ?

    Je leur dirai à tous : «  Alors, vous avez vu ! »

     

    Qu’elle est belle ma feuille, n’est-ce pas, petit con ?

    Le jour où tu sauras tracer la partition

    Des traits, des ronds, des barres aux T, des E dans l’O,

    Des apostrophes et des virgules, allegretto,

     

    Tu pourras la tourner ta page et avancer

    En croyant fermement l’avoir bien mérité !

    Avant d’en prendre une autre, n’oublie pas, petit con,

    Que cet’ page était blanche et tires-en la leçon !

     

    Car avant d’être blanche, papyrus elle fut.

    C’est une longue histoire qui nous est parvenue

    Surtout, ne la perds, près de toi garde-la.

    C’est ton acquis, ta vie, tes larmes, ton karma.

     

    Elle est l’ aboutiss’ment et le vade-mecum

    De nos joies, de nos peines, de la pensée des hommes.

    Elle est, aussi, mémoire et permet de graver

    Les mots dans nos neurones et pour l’éternité.

    •  
      Bayonne le 19 Juillet 2005 

      •  Jean-Charles Theillac


La raison des idées

Payer de sa personne peut être différent

Si  on est homme ou femme ou simplement humain

S’engager, s’exposer, accepter l’examen

De son académie par un œil  tolérant.

 

Couché sur le sofa en regardant sa vie

S’écouler, et confier à un presqu’ inconnu

Les intimes replis de son esprit tordu,

Les méandres psychiques d’un cerveau asservi.

 

Payer de sa personne c’est aussi militer

Pour des causes perdues, pour de justes idées.

Quoique dans ce domaine, la raison abordée

N’est pas raison gardée, mais plutôt délitée.

 

A vouloir justifier la raison ou l’idée

On affaiblit le sens, la portée du discours.

Celui-ci devient terne et ne vient au secours

De l’idée qu’il portait jusques à la vider.

 

La raison de l’idée est l’apanage de l’homme

Une idée fixe échappe à la raison courante

Se fixer les idées c’est les rendre apparentes

Et pouvoir les porter à travers les forums.

Jean-Charles Theillac