Le hasard est étroit (1)

L’un croyait en Jésus, l’autre n’y croyait pas.
Ils étaient tous les deux de parfaits petits gars.
Ni Allah, ni Bouddha, n’avaient droit de cité
Dans leurs conversations nourries par leurs pensées.

A « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
Ils répondaient en chœur : -Je n’sais pas, et j’m’en fous !

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(Kittof)
Un soir, au détour du faubourg, ils buttèrent sur un sac.
Un homme était couché le long d’un mur en pierres.
-Faites attention, bordel !
  Eparpillée en vrac
La musette bâillait. Les gars étaient peu fiers.

Le pauvre homme allongé, ralait de faire tintin.
Bouteille et bout de pain, c’est tout son festin.

-Nom de Dieu, d’nom de Dieu !!!
Pouvez faire un peu gaffe ?
-Pardon mon brave, on va vous filer un coup d’mains.

L’homme se releva et debout, mima une taffe.
-Tenez, prenez un’ clope.
Ça vous fera du bien !
Comm’ pour se remonter, s’enfila un gorgeon.
Et d’un revers de main, s’essuya le menton.

Son regard un peu triste était pourtant brillant
Il attirait celui qui s’y intéressait
Au point que nos deux gars s’étonnaient en voyant
Leur interlocuteur serein et peu inquiet.

Sa condition pourtant avait de quoi surprendre.
Sans logis évident, il n’avait fait d’esclandres.
Victime sans aucun doute de cette putain de vie
Il n’était pas âgé et presque bien tenu.

Nos deux garçons s’assirent tout à côté de lui
Ils étaient envoûtés par cet être inconnu.
L’un eu envie de dire : -que faîtes-vous ainsi,

Etendu sur le sol et sans aucun abri ?

-J’attends les « Don Quichotte », ils ne vont plus tarder.
Une tente en effet lui était destinée
De la pluie et du vent, il sera protéger,
Pour le froid un duvet et un bon déjeuner.

Rassurés, nos compères étaient plutôt contents,
De savoir leur ami à l’abri quelques temps.

-Que faisiez-vous ainsi à glander dans la ville,

S’étonnait-il alors s’adressant aux compères ?

-Nous cherchions où aller à défaut d’être utile.
Le hasard, y paraît, qu’ c’est pas un fait-divers !
-Si t’avais pas laisser s’balader ta musette
On ne serait pas là à tchatcher tous les trois,

C’est donc bien le hasard qui nous vaut cette causette !
En réponse, il leur dit :-Le hasard est étroit.

Que pouvait signifier cette franche assertion !

Pour le coup, nos amis s’en devaient réflexion.

à suivre…

Jean-Charles Theillac

大字報, espoir

Les blogs sont des dazibaos*
Virtuels, dérisoires,
Des amours et des peines
Des colères souveraines
D’internautes notoires
Ne visant pas bien haut

De nos contemporains,
Ils évoquent les haines,
Sous sentiments subtils,
Décadents et fragiles
De sensations lointaines
D’obscurs secrets humains.

Le clinquant et l’éclat
Des artifi-ciels
Nourrissent les projets
Innocents, fous et laids
De nouveaux logi-ciels
Au goût de chocolat.

Les pensées digérées
Qui viennent de l’arrière
Sont des appâts troublant
En ces temps de tourments
Consistant à nous plaire
Comme à nous tourmenter.

Les esprits agités
En ce lieu se morfondent
D’attendre mais en vain
Le geste d’une main
Salvatrice et féconde
Qui viendrait les sauver.

Renaîtra-t-il l’espoir
D’un orient nouveau
Eclairant l’horizon
Des hommes de raison
Et de vrais idéaux
Pour un futur, un soir.

 Jean-Charles Theillac

*Le dazibao (chinois traditionnel 大字報, chinois simplifié 大字报, pinyin dàzìbào, littéralement « journal à grands caractères ») en Chine est une affiche rédigée par un simple citoyen, traitant d’un sujet politique ou moral, et placardée pour être lue par le public.(Source Wikipédia)

D’années en damné

Pour habiter ces murs et me trouver chez moi.

J’ai un trou dans mon âme que rien ne peut combler,

Ces lieux sont froids et vides de nos anciens émois,

Pour permettre à nos sens d’y trouver leur « meublé ».

 

La pâleur de ces murs, leur uniformité,

Font l’effet d’un Palais de béton brut et froid,

Que même les fantômes ne peuvent habiter,

Bien encor’ moins mon âme, pour me sentir chez moi.

 

J’y vis pourtant, contraint et sans aucun allant.

Sans ressentir enfin, en y passant le seuil,

De pénétrer chez moi, et d’être dans l’élan

D’avoir un domicile, un nid, un port d’accueil.

 

Mon âme n’y est pas, ni une autre d’ailleurs

Je veux l’intimité d’un foyer chaleureux

Et non pas ce confort des nouveaux « orpailleurs »

Du Nasdaq et du Cac, un peu aventureux.

 

S’il devait y avoir une moralité

A sortir de cela, et servir de « visa » :

N’habitez pas un lieu qui n’y est pas déjà

Par des âmes bien nées, depuis nombre d’années.

 

Jean-Charles Theillac

Les « Bo-bo’s » et les « Bling’os »

Comment peut naître un mot ? De la nécessité ?

D’une idée saugrenue née dans l’esprit d’un homme ?

Prenez le mot « Machin ». Il désigne un bonhomme.

Avec un petit « m » c’est plutôt un outil.

Un truc, un ustensile, un marteau, une faucille.

C’est vrai au féminin, Machine est une dame

Maîtresse de Machin ou simplement sa femme,

Une inconnue célèbre que l’on ne peut nommer.

 

Par contre une machine fait marcher le machin.

A moins qu’un grain de sable ne vienne saborder

Les efforts de Machin à faire tourner l’engin.

On ne dit pas « engine » à moins d’être enrhumé,

Dans ce cas c’est l’angine qui est à l’origine

De l’arrêt maladie de madame…Machine

Ou de Monsieur Machin, à votre gré…taquins !

 

Y a t-il un seul mot qui nous serait utile,

Avec un peu d’humour et un brin de malice,

D’inventer sur le champ sans en faire un caprice,

Mais un brin tendancieux, voire quelque peu futile.

En  partant de « bling bling ». Il y’a eu les « bo-bo’s »

Il y’a les « blingophiles » et bientôt les « bling’os »

Nul n’est tenu de s’y identifier,…Quoique!

Jean-Charles Theillac

Le Valentin perdu

C’est l’histoire d’un homme, qui se savait aimé,

Mais qui ne pouvait pas exprimer son amour.

Il avait toujours cru qu’il suffisait d’aimer,

En se disant tout bas, que c’était pour toujours.

 

Ses silencieux « je t’aime » n’avaient d’autre fortune

Que le cri étouffé d’une voix qui se meurt

Au fond d’une vallée, dans une nuit sans lune,

Et s’éteint doucement, sans aucune rancœur.

 

Ses intentions valaient les plus belles pensées.

Ses qualités d’amant étaient pourtant perçues

Du plus beau des effets par les femmes aimées.

Au moment des « je t’aime », elles étaient éperdues.

 

Amoureux de la vie, silencieux transi,

Il était malheureux de sa vie amoureuse

Normale en apparence. Il éprouvait l’ennui

De ne pouvoir jouir d’une existence heureuse.

 

Un sourire, une phrase, une petite attention,

Aurait pu déclencher un début d’expression.

Il s’en fallut de peu pour la Saint Valentin

Qu’il ne lâcha enfin ce complexe enfantin.

 

Mais l’habitude aidant, il se tut à nouveau

Silencieux et triste, il remit à demain

Les gestes et les mots qu’il tenait bien au chaud,

Au fond de sa pensée, à portée de la main.

 

Jean-Charles Theillac

Le Silence

Ecouter le silence. D’où lui vient ce murmure
Qui envahit le ciel pour battre la mesure
De notre âme ? De nos cœurs ? Et de tout notre corps,
Pour  saisir l’harmonie de la nature, l’accord.

 

Peut-il être parfait ? Est-il à l’unisson,
De l’Univers entier et de ses vibrations.
De celles dont nous parle quelquefois la science,
Que chacun d’entre nous appelle le silence.

 

Je voudrai écouter très loin dans l’univers
Le soupir des anges, égrenant leur rosaire
Assis sur un nuage, empanachés de lys
Attendant de goûter aux vertus des délices.

 

Le silence est vivant, il exprime l’esprit,
Il appartient aux hommes et peut être un grand cri
Pousser dans l’inconnu du vide sidéral
Par une âme en détresse en quête de morale.

Le cairn (ou le Kern) par Dominique Paulhiac

C’est chaque pierre de l’édifice que nous construisons en nous, vers
l’autre que nous ne connaissons pas.


Il reste unique, anonyme, silencieux…
Mais …si présent sur le chemin,
si précieux aux yeux du passant,
Il me dit qu’il est à la bonne place,
Comme chacune des pierres qui le constitue.

Nul ne semble pouvoir le détruire.
Ni le vent, ni la foudre, ni l’animal sauvage
Ni l’homme, même en colère…ni la femme solitaire
Car ils poseront leur regard et, à l’instant, sans un mot
ils comprendront, puis ajouterons leur pierre.

C’est le résumé silencieux de l’essentiel…qui nous relie
Qualité profonde d’une attention au monde:
gardien fidèle et silencieux de l’espace,
Je m’en remets à la main habile et anonyme,
qui sait tracer des signes…
Et redonne au simple caillou foulé par le pied
la noblesse érigée d’une sentinelle qui veille…
…Inlassablement sur les nuits de l’homme.

J’irai sur la montagne ou dans le désert…
Revoir le kern au soleil couchant,
et me nourrir de son rayonnement
s’il n’y est plus, qu’importe je fermerai les yeux ..
…quoi qu’il en soit du temps qu’il fait dehors…il demeure

Au-dedans de nous même.kern-d--sert-voeux-O8.jpgCe texte est de mon amie Dominique Paulhiac à qui j’adresse d’affectueuses pensées

Requiem pour une pipe

C’était l’année dernière, quand on pouvait encor’,
Un p’tit noir sur le zinc, goûter comme à gogo,

À une tige de huit, une clope, un mégot,

Un’ cibiche, une pipe, sans crainte et sans remords.


Aujourd’hui, c’est fini, le fumeur est banni

Chassé, verbalisé, repoussé au dehors,

Rejeté du bistrot, retiré du décor.

Respirez braves gens, l’air est plus sain ainsi !


Ceux qui vous pompent l’air et vous brouillent l’écoute

S’ils ne sont pas fumeurs, ont droit de polluer :

Tous les banquiers, huissiers et pédants reflués

Qui polluent l’entourage et souvent nous dégoûtent.


Les idées trop fumeuses sont-elles interdites ?

Que reste-t-il à l’homme s’il ne peut mal penser ?

À trouver son bonheur en songeant au passé,

Au bon temps des gitanes et des blondes Aphrodite.


On devrait être heureux que l’on pensât pour nous,
Qu’on prenne soin ainsi de nos petits poumons.

Par ailleurs, ils subissent déjà les outrageux démons

De Dame « pollution », ça devrait être tout.



Jean-Charles Theillac

2008 à l’infini

Chacune à son chacun et chacun sa chacune
Se présente des vœux sincères ou similis.
Depuis bien des années sans aucune lacune,
D’oublier l’inconnu, bastringue et patchouli.

 
Une grosse pensée à ceux qui n’ont de voeu
Ni même de souhait à se mettre à l’oreille
Solitaires mais sereins, inquiets ou malheureux
C’est la der pour certains et l’enfer c’est pareil.

 
« Bonne année, bonne santé », arrosé d’hydromel
N’épargnera personne de son destin chagrin.
Mais il est toujours bon d’envoyer pêle-mêle,
Des ondes positives, émanant du bon grain.

 
Le huit est l’infini en position couché.
Que cette infinitude vous apporte l’espoir
D’un bonheur infini, d’une joie affichée
Aux frontons des demeures au titre des beaux-arts.

 
Jean-Charles Theillac

…et après?

A la Toussaint, hier, on a fêté nos morts.
Ceux qui nous ont quittés, trop tôt à notre goût
Pour rejoindre dans l’au-delà d’ailleurs, le sort
Des âmes et des esprits, le peuple du Grand Tout.

A chacun le loisir d’interpréter cela.
Le néant ou l’esprit, le vide ou l’invisible,
L’esprit humain existe, et survit au trépas
Pour transcender la vie, rejoindre l’indicible.

Qu’il s’appelle Yahvé, Jésus, Bouddha, Allah,
Qu’il soit venu sur terre, ou qu’il doive y venir,
Nous émanons du Tout de Lumière, de l’aura,
Qui est, fut et sera, de l’Homme l’avenir.

Mais il est des croyants au pari le plus fol.
Après, c’est le néant, le retour à la terre
De matière à poussière soumise au Dieu Eole
L’homme peut bien penser, il devra laisser faire.

Loin de moi cette idée qui d’ailleurs n’en est pas,
Croire ou ne pas croire dans l’après de la vie
Là n’est pas la question, puisque à son trépas
L’homme se transcende et redevient Esprit.

Affirmation gratuite me dira-t-on demain !
Personne n’est tenu à penser de la sorte,
Hors de toute croyance en un Dieu souverain,
L’accès à la Lumière est pour beaucoup la Porte

Jean-Charles Theillac

…il faut que je vous dise

Combien faut-il de haine pour tuer à l’envi,

Des hommes et des femmes et de pauvres enfants,

Dont le défaut majeur fut de croire en la vie

Et d’avoir été là, au cœur du guet-apens.

 

Qu’un tel aveuglement, puisse arriver à l’Homme,

Bien sûr, c’est évident que Dieu n’y est pour rien.

C’est une ignominie, une infamie des hommes.

Vouloir dominer l’autre pour lui spolier son bien.

 

Des milliers de victimes, dans un camp comme dans l’autre :

N’est-ce pas suffisant pour calmer les ardeurs,

Et vivre enfin en paix grâce à de bons apôtres,

Les négociateurs neutres et baroudeurs !

 

Querelles de mosquées et querelles d’églises

Ont parcouru le monde en tuant, çà et là,

De pauvres innocents comme des cancrelats.

Assez de morts Messieurs, il faut que je vous dise :

 

À quoi sert de croire en un Dieu de bonté ?

Vous n’avez pas le droit, sous couvert de croyance,

De tuer d’autres gens, innommable fierté.

Ce sont vos frères qui meurent, arrêtez les souffrances.

 

Quant on met tant d’ardeur à brûler un dessin

Et tant de volonté à défendre l’honneur

De sa propre personne, se moquant du voisin,

La discrétion s’impose, comme la clé du bonheur.

 

Il faut que je vous dise, le respect de chacun,

C’est la liberté d’être et de croire, parbleu !

Penser ce que je veux au moment opportun.

D’honorer qui je veux et me choisir un dieu.

 

Jean-Charles Theillac

 

 

L’homme qui aimait son chien

Un jour, le grand Prévert, devant un tribunal,

Est venu à la barre, apporter son soutien

À un pauvre quidam qui aimait bien son chien.

Et cette qualité valait vertu morale.

 

Ce quidam en question était là pour larcins

Et quelques algarades qu’il avait perpétrées

Envers des commerçants et la maréchaussée.

Faut dire qu’il les avait gâtés, les argousins.

 

À toutes les questions qui lui étaient posées,

Prévert avec malice et un brin tragédien :

« Monsieur le Président, cet homme aime son chien ! ».

Il ne pouvait donc être, ce vaurien supposé.

 

Il faut dire que la Cour, un brin interloquée,

Eut grand’ peine à admettre cette argumentation

Du poète populaire, témoin de compassion :

Puisqu’il aimait son chien, il faudrait l’acquitter.

 

L’histoire ne dit pas ce qu’il advint de l’homme.

Aimer les animaux est une qualité.

Pour Prévert en tout cas, elle est humanité :

Bonté pour les hommes et amour des bêtes, en somme.

 

 

 

Jean-Charles Theillac

12 octobre 2006

Quête vers l’Etoile

L’inaccessible étoile, dont nous sommes en quête,

Nous guide et nous dirige, malgré l’effacement,

Cette gomme du temps qui voile dans nos têtes

Le radieux témoignage de nos premiers instants.

Cette étoile est en nous, il faut la regarder.

 

Nous attendons de l’autre qu’il puisse nous combler,

De tout ce qui nous tarde et réciproquement.

Il en résulte ainsi un manque d’engouement,

À espérer dans l’autre un amour décuplé.

Cet espoir est en nous, il faut le protéger.

 

Si nous n’attendons rien et moins encore que ça,

Toute attention soudaine ferait l’effet magique

Qu’une fée dans les contes amène au magnifique.

D’un coup de sa baguette, pour nous donner le la.

Cette note est en nous, il nous faut l’écouter.

 

Et cette volonté à vouloir tout casser

Nous amène parfois à tromper la quiétude

De silences habités par trop de certitudes,

Et de satisfactions d’une vie en danger.

Cette hargne est en nous, il nous faut l’étouffer.

 

Notre âme, à elle seule, renferme tous les secrets

De la vie, de la mort et de la finitude.

Écoutons-la souvent, dans notre solitude,

Et acceptons l’idée qu’elle en soit le coffret.

Cette vie est en nous, il faut la magnifier.

 

Ce coffret c’est nous-mêmes, nous en avons la clef.

Seuls quelques initiés accèdent à  l’ouverture.

Leur illumination pour dire le futur,

Nous gêne bien souvent dans notre intimité.

Ce coffret est en nous, il faut le préserver.

 

 

 


Jean-Charles Theillac

Les mots, les maux, l’émaux, un bijou.

Je publie ce texte sur les mots de mon amie Dominique Paulhiac pour qui les mots sont sa pensée profonde et traduisent fort bien sa personalité. Les maux et les mots sont parfois complices, pour nous détruire et non pour ce qu’ils sont faits. A déguster sans modération.

Quand les maux…Les mots …s’en mêlent…s’emmêlent

Quand les mots qui nous viennent en bouche,
Nous éclaboussent jusqu’aux oreilles
Quand ils frappent, percent le coeur et font mouche.
De souvenirs usés, de querelles si vieilles,
Qu’ils s’alourdissent en vaines joutes,
Ils servent  alors un combat, sans nul doute
Habité de vide, déserté de soi,
Et ils tombent les mots, parfois,
bien bas.
Alors, taisons-nous.

Quand les mots qui nous viennent en bouche,
jugent sans appel, ils se font plus perfides.
Ils deviennent sourds,  et seul l’écho les touche,
les répète sans fin…pour rien,
Mots perdus, infertiles
sans aucun lendemain.
Ils sont tous inutiles
Alors,  taisons – les.
 
Pour tous les mots imbus,
Trop faciles, mots lâchés
pour se dissimuler.
De ceux qui n’ont pas pu
renoncer au pouvoir,
de toute certitude imposée.
Les mots qui n’ont pas su
partager leur savoir
Qui parlent sans rien voir
et n’entendent qu’eux même.
Pour ces mots,  trop de peine.
Alors préférons le silence
A tous les mots crachés, sans égard ni patience…

Qui tranchent sans réplique à ceux qui se soumettent
Pour ceux qui ont besoin de vérité acquise,
alors qu’ils se confortent,
sans effort, à leur guise.
.A tous les mots de trop, je veux dire ceci :
Quand bien même, vous ayez  aussi le dernier mot,
l’argument percutant dont vous vous glorifiez,
ne fait honneur qu’à l’expression du sot
Qui croit avoir compris,
mais n’a rien entendu…ou si peu…quelle misère!
Qu’il aurait, sans nul doute, bien mieux fait de se taire.

Alors…

Cultivons le silence
Lorsqu’il est habité
de simple bienveillance
Et les mots retrouveront leur juste dignité

Dominique Paulhiac

Me voilà

Je retrouve ma plume après quelques vacances.

L’encrier rechargé de son plein d’espérance,

L’esprit résolument tourné vers l’avenir,

Le cœur bien décidé à battre et à tenir.

 

A mes lectrices, lecteurs, je m’adresse aujourd’hui,

Merci pour vos visites à ma blogalité

Elles traduisent sûrement une aide et un appui

Si précieux pour moi de sensibilité.

 

Je mettrais, c’est promis, des points et des virgules,

Pour vous accompagner dans vos bonnes lectures.

Sauf l’usage abusif d’un certain point-virgule

Venant couper les pieds, de mes vers l’écriture. 

 

Je ne vais pas tarder à lui ouvrir mon cœur.

A cet homme de l’art, chirurgien de Bordeaux,

Afin qu’il me remette des valves de joggeur

Pour que je puisse enfin, supporter le fardeau.

 

Celui des ans bien sûr, puis des emmerdements

Pour lesquels faut avoir le cœur bien accroché,

A la vie et l’envie d’écrire résolument,

Sur les hommes et les choses d’un avis bien léché.

 

Jean-Charles Theillac

La flèche

Une flèche a brisé dans mon for intérieur,
Quelque chose de bien qui me venait d’ailleurs.
Cupidon a eu l’heur de ne pas la stopper,
Malgré l’aide et l’appui qu’il m’avait accordés.
C’est qu’elle devait frapper ma conscience enterrée,
Au point de renoncer à toute volupté.

 
Les belles aquitaines qui m’avaient approchées
Et qui semblaient me dire : «  qu’avez-vous à piocher ? »
Dans mon jeu sans atout, elles demandaient les dames,
Par le roi j’entamais, et me retrouvais nu.
Devant autant d’aplomb détenu par ces femmes,
Je cessais la partie,  faute à ces ingénues.

 
Il m’est bien arrivé d’avoir quelque succès.
Éros et Cupidon ont usé à l’excès
Des flèches de tout bois pour transpercer les cœurs
De ces dames en goguette sur le sentier d’amour,
Qui monte et puis descend, mais qui mène toujours,
Vers de gris pâturages, sans vaincu ni vainqueur.

 
Je n’renonc’rais jamais à l’art d’aimer les femmes.
Du moindre de ses bustes, à Vénus elle-même,
J’admirerai les belles, jusqu’à ce qu’elles m’aiment,
Même si je devais leur ouvrir(e) mon âme.
Et si par nonchalance, je passais le délai,
Sifflez-moi, s’il vous plait, je suis parfois distrait.

 

 

Jean-Charles Theillac

 

Le doute

Se faufile et s’engouffre,

Envahit et se mêle

Dans les pensées intimes,

Il insuffle le soufre

Dans un bain d’hydromel,

Il cherche sa victime.

 

Le doute s’immisça insidieusement.

 

Il s’agit bien du doute

De celui qui détruit

Les hommes et les femmes

Et qui met en déroute

Les intentions d’autrui

Pour les penser infâmes.

 

Le doute s’immisça insidieusement.

 

Douter d’un sentiment,

D’une volonté d’aimer,

Douter d’être l’aimée

Et d’en être autrement,

Douter par volonté

Enfin douter d’aimer

 

Le doute s’immisça insidieusement.

 

Je me doute, tu te doutes,

Ils se doutent sûrement.

Elle semblait en douter,

De son sang, une goutte

Suffira, c’est tentant

De ne pas y goûter.

 

Le doute s’immisça insidieusement.

 

Mais jalouse et perverse

Elle préféra se taire.

Emmenant avec elle

Les rêves qui la bercent

Consommer l’adultère

Dans le doute qui s’en mêle.

 

Le doute s’est immiscé insidieusement

Jean-Charles Theillac

Encore un tiers en CNE

Pour la troisième partie de ma vie, j’ai pensé qu’il serait bon de signer un contrat CNE avec le Grand Patron, témoignages.


Jean-Charles Theillac

J’ai signé des contrats. J’étais un touche-à-tout.

Aujourd’hui, ils sont tous résiliés, sauf un :

Celui avec moi-même et le Grand Manitou.

Il m’a donné la vie, ce contrat là, j’y tiens.

 

J’ai donc signé un bail, renouvelable à vie,

Avec celui d’En-Haut et tous ses petits diables,

Et d’un commun accord, un jour de préavis

Sera à respecter, pour une « rupture amiable ».

 

Il est recommandé de garder la santé.

De ne pas faire de mal à la machinerie.

De garder les lieux propres, comme à mon arrivée,

D’entretenir le corps, le tout en harmonie.

 

Quand à mon logiciel, il est bon de veiller

À garder la mémoire suffisante et bien vive.

Pour la mémoire morte, penser à surveiller

Les neurones affectés à l’âme créative.

 

Et l’âme dans tout ça, comment l’entretenir ?

Y’a rien dans mon contrat qui y fait allusion.

On en parle souvent, que va-t-elle devenir

Si l’on n’est plus d’accord, en cas de désunion ?

 

Ton esprit ou ton âme est un bien indivis.

De la « Lumière » il vient, à la « Lumière » il va.

-Qui êtes-vous ? Un Dieu, pour me parler ainsi ?

Yahvé, Vishnou, Allah, Adonaï, Jéhovah ?

 

Mon nom n’a d’importance pour celui qui me sait.

Vous êtes tous issus du Principe Eternel

Qui vous crée et vous guide à travers les effets

De votre vie sur terre à la Cause essentielle.

 

– Mon contrat avec vous n’est pas un CNE ?

Une colère, puis crack ! Je m’en vais en enfer.

On avait dit « amiable », c’est la règle du jeu :

Laissez-moi encore là vivre mon dernier tiers !

 

(*)Contrat Nouvelle embauche

 

15 septembre 2007

 

L’oublieux

Je ne me souviens plus. Pourtant elle était belle

Avec ses longs cheveux, son corps harmonieux.

Son visage disparaît dès que je pense à elle.

C’est bien dommage. Hélas ! Je suis un oublieux.

 

Les odeurs, les parfums, m’invitent au souvenir

De vieilles connaissances, des lutins facétieux

Ou des âmes perdues.  Comment le retenir ?

Ils sont partis. Hélas ! Je suis un oublieux.

 

Fin des vieilles agapes, dans les meilleures maisons,

À refaire l’histoire des souvenirs glorieux !

Perdu aussi le temps où nous dégustions

Les bonnes choses. Hélas ! Je suis un oublieux

 

Les copains, en revanche, ne sont pas dans mon trou

De mémoire d’ablette. Ils restent ces messieurs,

Bien présents sur le bord, accrochés peu ou prou

Comme en rappel. Hélas ! Je suis un oublieux.

 

Parfois, pour exaucer mon désir de mémoire,

Je plonge volontiers, tête en bas, ambitieux,

Espérant remonter, du fond de ses tiroirs,

Un souvenir. Hélas ! Je suis un oublieux.

 

S’il advient, un beau jour, qu’un souvenir renaisse,

Qu’il soit beau, qu’il soit laid, il sera délicieux.

Pour sourire et rêver, il est si doux quand naissent

Nos vieill’s images. Hélas ! Je suis un oublieux.

 

 

Jean-Charles Theillac

 

Rêveries

Il est des souvenirs qui n’ont aucun présent.

Ils sont mémorisés, souvent enjolivés,

Seuls les rêves les extraient de notre subconscient,

Créant un avenir à une vie passée.

 

On revoit des amis, on revoit des amours,

Les uns sont encore là, les autres disparus.

Le temps, les circonstances, apportent leur concours

A l’irréalité des scènes incongrues.

 

D’où nous viennent ces songes et ces rencontres drôles ?

On ne peut commander des rêves sur-mesure,

Encore moins mettre en scène un simple jeu de rôles,

Qui ferait de nos nuits une si belle aventure.

 

Ils imposent à nos crânes comme un éclair de vie,

Alors que nous dormons pour bien nous reposer.

Au réveil, ils nous laissent revenir d’Italie,

De la Lune ou d’ailleurs, à la réalité.

 

À un bon équilibre, ils nous sont nécessaires.

Arrêtons de penser au rêve inaccessible,

Mais laissons-nous songer dans nos nuits solitaires

Aux grandes étendues d’un univers possible.

 

 

 

 


Jean-Charles Theillac