Victimes et scélérats

Poème (ouvert) à Jacques SERVIER

Si je m’adresse à toi, c’est pour t’entretenir
De ma désespérance et de mon désarroi.
Il y a quelque temps je voyais l’avenir
Serein et en famille, à présent il me broie.

 En trois ans, tu as pu, grâce à ton enfumage,
Étouffer la colère des victimes en sursis.
Sur le collège d’experts, tel un aréopage,
Ta morgue a influé jusqu’à l’anesthésie.

 Leur zèle à ne pas voir, à ne pas juger bon
De déclarer malades, avérés et tangibles
Ceux que tu as leurrés et laissés moribonds,
Balbutiant leur vie, incertaine et pénible.

« Tu m’as empoisonné » : c’est ainsi qu’on assène
Ton acte, ta volonté, ta façon de tromper.
Maintenant il te faut de ta vile fontaine
Puiser les eaux impures et les purifier.

Servier, à quoi sers-tu ? S’il te reste quelqu’ onction
Ose être des victimes, l’allié, le mécène,
En signant volontiers ces indemnisations
Pour apaiser leurs affr’s, l’embarras et la peine.

Tu en as ras-le-bol de ces vicelardises.
Ta santé s’étiole et les jours qui s’égrènent
De l’horloge du diable, habile en couardise,
Enveniment nos vies, les parfument de haine.

La Justice ordinaire, à la fin  jugera.
Fulgurante et sereine, elle t’infligera
Ainsi qu’à ton engeance, un immense fracas.
Serons-nous encore là ? Victimes et scélérats.

Jean-Charles Theillac

 

Servier : le ploutocrate enfumeur

Servir et son ombre

D’ombre, sa part à lui, était bien au parterre
D’où il offrait, pépère, son taiseux bavardage.
Faussement quiet,  serein, présent à Nanterre,

Il attendrait contraint, le reste de son âge.

De son venin en germe, il distille le fiel.
Tel un dragon mythique, ineffable chimère,
Il a le regard froid et l’aveu carentiel
D’esprit pernicieux, tricheur et délétère.

Il suffirait pourtant et malgré son grand âge,
De dire, urbi et orbi, qu’impudent il fut,
Qu’obligé il sera des victimes en partage,
De son soutien total, tutélaire et profus.

Mais au possible, hélas, il n’y est pas tenu.
Et de son vil ouvrage, il ne tirera gloire.
À jamais il sera, escroc ou parvenu,
Apothicaire véreux, intriguant d’isoloir.

Ô serviteurs serviles, de Servier les manants,
Oyez nos cris, nos pleurs et nos plaintes tragiques.
Ô experts complaisants, vous êtes éminents
Mais avérés menteurs, goinfres ploutocratiques.

Jean-Charles Theillac

Nouvel Obs enfumage copie

Médiator : combien de morts, mais quand ?

Je suis rassuré, je vais finir par mourir,
C’est écrit dans le journal.
À force de repousser l’espérance de vie
Je finissais par me dire : dis, quand finiras-tu ?
Mais le bon docteur Servier
Avait veillé au grain et avait fabriqué
La pilule adéquat pour équilibrer les comptes
De la sécu, mais surtout les siens.
Pour tous ces services rendus
Il avait été fait Grand Croix
De la Légion d’Honneur.
Saura t-il me dire si je suis des 220
Ou des 1800 ? Là est la question !

Figaro 220 morts

 

  

33 ans de médiator…Alors, il s’en fout ?

Cette vidéo a été tournée en septembre 2011 par Gabrielle Chatelain-Moore de AFP TV Aujourd’hui, à quelques jours de la reprise du procès SERVIER à Nanterre devant le TGI, pour « TROMPERIE AGGRAVÉE » j’arrive au bout de la procédure de l’Oniam qui aura duré  21 mois (à ce jour).

Conclusions de l’avis du collège d’experts :

– Le collège d’experts considère que les dommages en lien avec la valvulopathie mitro-aortique conduisant à un remplacement valvulaire par prothèses mécaniques sont imputables en intégralité à la prise de benfluorex.

Dont acte. J’attends avec » impatience » la proposition d’indemnisation de M. Servier. Ça aussi, il s’en fout ?

MÉDIATOR : le retour

Le mardi 21 mai 2013 s’ouvre au TGI de Nanterre le second procès des Laboratoires Servier pour « TROMPERIE AGGRAVÉE ». Le premier avait été interrompu l’an dernier grâce à une QPC soulevée par  la Défense. Cette QPC a été depuis rejetée par la Cour de Cassation.

France Info 14 mai 2012

Cette déclartation du Docteur Irène Frachon en mai 2012, vient d’être confirmée par le rapport d’experts publié ce mois-ci dans la procédure ouverte au TGI de Paris pour laquelle une instruction est en cours.

 

Entretien avec Me Joseph-Oudin, avocat d’une partie des victimes du Mediator le 16 janvier 2013

Tintin !

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Jadis, il y’eut les francs, les anciens, les fafiots,
Qui se comptaient en briques, en patates, en bâtons.

Puis il s’est alourdi en devenant nouveau

Franc lourd et nouveau franc, le centième pour un rond.

C’était le temps du blé, du grisbi, de l’artiche
Des tontons qui flinguaient pour le pèze et l’oseille,
Les talbins ou la fraîche, la ferraille en pourliche,

D’aucun rêvait encore des vacances au soleil.


Le bastringue a  sa thune,  la galette, sa monnaie,

Ses verbes appropriés : rafler, claquer, gagner.

Le fric à ses victimes, le pognon, ses laquais.

Les biftons, ses liasses peu à peu épargnées.

Nostalgie dérisoire ou utopie d’hier,
Les picaillons d’antan valent-ils bien la peine

D’inventer une langue en tout point héritière

Du sens et de l’image de notre « Madeleine ».

C’était  des sous, avant, un bifton de cent balles.
On en gagnait des milles, des dix mill’s pour certains.

Tous ses mots sont partis, ils ont quitté le bal,

Le mot des maux nouveaux, aujourd’hui c’est « tintin« .

Jean-Charles Theillac

 

L’argent : d’autres synonymes non utilisés. La mornifle, l’osier, les pépètes, le flouze, la mitaille, les picaillons, la braise, le carbure, les fifrelins, les kopecks, les radis, la boule…

Un regard de caresse

 

  Bus

Aphrodite  avait dû ce jour là, emprunter
Avec moi l’autobus, à moins que ce ne fut
Sémélé* et Phébus, amis de volupté
S’associant un instant pour me rendre confus.

Rencontre de minute, certes délicieuse,
Dont j’étais le témoin, attentif et comblé,
D’admirer  silhouette aussi malicieuse,
Mais mon cœur attendri n’en fut pas moins
troublé.

J’emprunterais à Georges, le dernier quatrain
De « La fessée », chanson écrite à « quatre mains ».

Surtout qu’elle s’était enquise, la bougresse :
« Avez-vous remarqué que j’avais un beau cul ? »
Et ma main vengeresse est retombé’, vaincu’ !
Et le troisième coup ne fut qu’une caresse

*Sémélé : déesse de la lune
Jean-Charles Theillac

La fessée de et par Georges Brassens

 

 

Colibris, à l’abri !

 

 

 

Radote mon ami, redonne-nous encor’
Maximes et conseils sur l’homme et ses faiblesses.
Victime de lui-même et de ses anticorps
Qui polluent la Terr’-Mèr’ de toutes ses bassesses.


Radote mon ami, à demander encore
S’il y a une vie de l’Homme avant la mort
Qui détruit la nature et la terre qu’il abhorre
À vouloir les soumettre à son funeste sort.


Radote mon ami. Convivialisateur
De la planète entière. Tu exaltes l’amour
De la raison rendue ainsi que ses valeurs


Confisquées par la vie, bafouées pour toujours.
Radotes encore l’ami, la part de colibri
Que tu nous apportes, mettons-la à l’abri.


Jean-Charles Theillac

Le colibri

Tu me plais colibri, tu t’agites et tu voles
Parmi les herbes folles et les arbres en fleurs.
Ta tâche est infinie, constante et bénévole,
Et sans toi la vraie vie n’aurait pas cette ampleur.


Tu es le plus petit et jamais tu ne doutes
À porter goute à goutt’,  ta part de conscience
Oiseau-mouche tu es et nous montres la route
Pour agir et avoir encor’ plus confiance.


Tu es sens et instinct. La raison et l’esprit,
De nous tous pensants, nonchalants, besogneux,
Qui ne voyons pas naître l’aube d’un jour heureux.


Augure à tire d’aile, pélican incompris,
Aussi léger tu voles, aussi grand le pari,
Du silencieux vol d’un oiseau,  Colibri.

Jean-Charles Theillac

 

La légende du colibri par Pierre Rabhi

Médiator : ça se gâte !

Maître Charles Joseph-Oudin était invité de France 5 pour répondre aux questions de Allo Docteur du 16 janvier 2013

INDEMNISE CORRECTEMENT : que veut dire cela ?

Un rappel de l’interwiev de Mme Marisol Touraine Ministre de la Santé le mois dernier à propos de l’Oniam

L’ONIAM, on n’avait pas compris, c’est
l’OFFICE de NON-INDEMNISATION des ACCIDENTS MEDICAUX :

 

FRANCE INFO : Où l’on apprend que… 

Sonnet d’année

  … à Irène Frachon


Qu’ils soient bons ou meilleurs, les vœux sont échangés,
Sincères ou timorés, ardents ou légitimes.
Ils doivent contenir néanmoins, immergé,
Le parfum émanent des richesses intimes.


Vers qui vœu va, il va. De qui vœu vient, revient.
La pensée ambitionne,  transcende l’incertain
Pour le rendre possible et embellir le lien
Invisible et ténu, des vœux vers un destin.

Regain de volonté de nature vagabonde,
Cette année verra l’ombre d’une résurrection.
Une douce pagaille, fondatrice et féconde,

Élan revigoré vers une rédemption,
Aubaine salvatrice, riche en étrangetés.
A l’aube de ce jour, bonne année, bonne santé !

Jean-Charles Theillac

 

Je dédie ce poème à Madame Irène FRACHON,
médecin pneumologue au CHU de Brest, sans qui,
ce sonnet n’aurait pas lieu d’être.

Martin Aurore

images

photo tirée du site Ballade en pays basque

« Je vais être en retard » avait-t-elle prévenue
Sa sœur qui ne l’attendait pas. C’était le signal.
En plein après-midi la voilà détenue
Par des condés aux ordres d’un Juge spécial.


Le soir même, Biriatou, à l’heure de l’apéro
Etait remise Aurore à la garde féale,
D’alter égo complices pour l’amener presto
Dans la geôle madrilène de Soto Del Real.


La suite, vous la savez. Cette coercition
Est exclusivité. Livrer une française
À un état voisin, pour délit d’opinion,
Au pays de Hugo et de la Marseillaise,


Où sont les Droits de l’Homme ? Courage à toi neska.(1)
Nos pensées te soutiennent et t’aident à supporter,
Pouvons-nous l’espérer, le douloureux fracas,
L’insupportable atteinte, à ta vraie liberté.


Tes amis bayonnais et ceux d’Euskal Herri  
Portent haut les valeurs de ton esprit mutin
Et témoignent de l’audace par cette allégorie,
À la Mauléonaise,  à Aurore Martin.


Jean-Charles Theillac
le 15 décembre 2012


(1)Neska : fille, fillette en basque

Aveux, à vous.

J’avoue, j’ai abusé des rimes trop faciles,
Pour ne plus explorer et me casser la tête
À
cerner la litote ou l’oxymore utile,
La rime suffisante, la prosodie muette.


Je me repens alors des veules et vil’s visées
Qui n’ont pour intérêt que de plaire à l’ouïe
D’auditeurs incrédules oyant mes billevesées
D’ une rime embrassée pour un rêve enfoui.


Me voilà rependu, non pardon, repenti.
Charabia, baragouin, ce galimatias-là !
Pléonasme touffu, foutu tutti quanti,
Tautologie urbaine, que ces galapiats-là.


J’avoue, j’ai abusé des pensées euphémiques.
Au lieu d’utiliser les vrais mots de l’amour,
J’ai souvent parcouru des chemins chaotiques,
Hypocrites oraisons, intentions  de basse cour.


Je replie mon compas à faire des ronds dans l’eau,
Des cris, des mots, des moues, des facéties baroques,
Où dans mes nuits à boire j’ai trahi le huis-clos
D’un tête à tête à pied, la main sur la breloque.

 

Jean-Charles Theillac

le 12/12/12

 

Bréviaire:

Une rime est « suffisante » lorsqu’elle se fond sur la répétition d’un son vocalique (voyelle) + un autre son, soit vocalique, soit consonantique (consonne). bijou / acajou – mène / Gênes

Rime « embrassée » : le schéma rythmique [A, B, B, A] s’appelle rime embrassée.

Litote: figure consistant à dire moins pour faire entendre plus. (Ex. : Je ne te hais point pour signifier « je t’aime ».)

Oxymore: rapprochement de deux mots qui semblent contradictoires. (Ex. : un silence éloquent.)

Prosodie: en linguistique, partie de la phonétique qui étudie l’intonation, l’accentuation, les tons, le rythme, les pauses, la durée des phonèmes.

Pléonasme: répétition de mots dont le sens est identique. (Ex. : Monter en haut.)

Tautologie : répétition d’une même idée en termes différents ; redondance.

Euphémisme : adoucissement d’une expression jugée trop crue, trop choquante. (Par euphémisme, on dit « il nous a quittés » pour « il est mort ».)