Le rap dérape et les mots claquent
Comme un fouet, comme un ressac.
Il faut choquer, il faut croquer,
Dire sa haine et provoquer.
Des signifiants insignifiants
Pour des chanteurs déficients,
Deuxième degré un peu facile
À disculper les imbéciles.
Des mots qui tuent comme des couteaux
Qui saignent et tuent les animaux.
Des promesses de maux et puis
Des baffes dans sa gueule, du bruit !
Bavardages d’espoirs déçus
Ou ratage de ‘’pied au cul’’
Rapetissant d’idées reçues
Le ‘’rap art’’ naît, c’est du vécu.
Rapeur sans peur et sans reproche,
Rapeux des rues dans tes galoches
Danse et chante ta vie qu’est moche,
Dignité et respect, Gavroche.
Tape et rap plutôt sur les cons
Ils ont la peau tannée, ces cons.
Les jeunes, les vieux et les caducs,
Qui, derrière ton dos, te reluquent.
Un jeun’ rapeur, ça leur fait peur,
Tant pis pour eux, sont pas à l’heure.
La Liberté n’est pas un l’heur
Et les censeurs, des débiteurs (*).
Jamais contents, toujours rebelle,
Mets pas ton cœur et ta cervelle
À tes chimères souvent cruelles,
À tes instincts qui te harcèlent.
Chante l’amour et ses caresses,
La volupté et la tendresse.
Parle de formes et pas de fesses,
Pas de sale pute mais de drôlesses.
Je ne suis pas ton ennemi,
Ne gâche pas ton énergie
A insulter, même à demi,
La femme, les filles, leur effigie.
(*) La Liberté d’expression ne se découpe pas en rondelles
Jean-Charles Theillac