La feuille est un petit journal impertinent et insolent qui porte sur la vie de la cité un regard particulier depuis presque vingt ans. Aura-t-on le bonheur de vivre son anniversaire dans la sérénité ?
Doit-on laisser « La Feuille » se faner en avril ?
Ce n’est pas la saison : ce temps d’effloraison
Où la sève répand son essence fertile
A travers les nervures jusqu’à la fanaison.
Cette Feuille rebelle, satirique, moqueuse
Est un petit journal qui paraît chaque mois.
On y chante potins et pensées persifleuses,
La vie de la cité du côté de chez moi.
La crise aurait frappé ce végétal moqueur ?
Que nenni bonnes gens ! Peu à peu ses lecteurs
Désertent la chapelle pour marquer leur humeur
Et aller voir ailleurs si la « soupe » est meilleure.
Toutes ses vieilles branches à son chevet, mandées,
Ont fait un grand fagot pour éviter l’écueil
D’avoir à se couper et à se saborder :
Il faut greffer des pousses et sauver cette Feuille !
De derrière ce fagot, je ne sais ce qu’il fût
Décidé : de planter ou de tailler la haie ?
Pourvu que l’on n’ait pas préféré la laitue
Au glorieux chêne à glands de Monsieur Beaumarchais*.
* Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur.
8 avril 2009