Ci-gît « bon sens »

À l’instar de Florence, il est mort le « bon sens ». 

Celui de notre enfance, des vieux qu’ont fait les guerres,

Qui respectaient les autres et qui se levaient tôt.

Son état de santé a rencontré l’errance

Et puis s’en est allé, au-delà des frontières,

Des sens et des raisons, des délires mentaux.

 

Il s’est bien accroché à quelques bons apôtres,

Mais « bon sens » a péri quand un instituteur

Qui en était porteur, a voulu corriger

Un potache excité qui s’en prenait aux autres,

D’une gifle appliquée, s’est retrouvé plaideur,

Et a dû abdiquer du « bon droit » érigé.

 

À force de non sens et de sens interdit,

Nul(le) doute qu’on en perde le bon sens commun.

Des sens dessus-dessous, des sens devant-derrière,

Comment s’y retrouver, dans cette comédie.

Se préserver d’autrui, défendre ce défunt,

Devient parfois suspect et souvent subsidiaire.

 

Tous les cons n’iront pas à son enterrement,

Mais les us et coutumes renaîtront pour de bon.

Les hommes ne sont pas des ennemis d’eux-mêmes.

Le bon sens évident gagnera calmement

Les âmes et les cœurs, les méchants et les cons,

Quand nous respirerons l’odeur des chrysanthèmes.

 

Jean-Charles Theillac

Le 8 juin 2008

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