Notre hymne national sifflé au Stade de France lors de la rencontre amicale de football entre notre équipe nationale et celle de la Tusinie.
La déraison a atteint son but. On peut penser que les paroles n’ont plus beaucoup de sens aujourd’hui. En proposer d’autres? Peut-être. Pourquoi des paroles après tout, les Allemands ont un hymne national, que l’on peut qualifier de mélodie extraordinairement belle, le quatuor « l’empereur » de Haydn.
N’y a t-il pas, dans nos classiques français, une musique assez belle, pour remplacer notre hymne désuet et depuis si longtemps sifflé?
Supprimons donc les hymnes lors de ces matchs… amicaux!
La Marseillaise sifflée mardi au Stade de France,
Montre le trou creusé dans les générations.
Les raisons invoquées n’ont pas de référence
A un raisonnement, à une explication.
Elles ont donc revêtu un habit d’irrespect.
La musique seule posait moins de problèmes.
Les paroles entendues font perdre le respect
Que l’on doit à un hymne, allant jusqu’au blasphème.
C’est vrai que ses paroles ne sont pas actuelles.
Elles contiennent en elles, des ferments passionnels.
Il y a eu depuis la colonisation
Et ses guerres, ses passions et ses contradictions.
Les anciens émigrés l’ont chanté, honoré.
Les enfants des enfants ont omis le symbole,
Pour ne voir dans ces mots que le premier degré.
Ils ne partagent pas l’allégorique obole.
Peut-on leur en vouloir ? Doit-on s’en offusquer ?
La violence des mots, ne doit-elle pas choquer
Les consciences et les sens, des auditeurs muets ?
Des paroles nouvelles pour un text’ désuet(*).
« Alors les Français cesseront, de chanter ce refrain terrible »
(derniers vers de la fin du couplet des enfants)
Ainsi se termine le couplet des enfants.
Comment « le sang impur » disparaît de ce chant
Et des sillons des champs, pour ne laisser couler
Que la sève des plants par le vent secoués.
Jean-Charles Theillac
(*) Jugez vous-même
REFRAIN
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur…
Abreuve nos sillons !
COUPLETS
I Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes.
Aux armes, citoyens ! Etc.
II Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !
Aux armes, citoyens ! Etc.
III Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Aux armes, citoyens ! Etc.
IV Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L’opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêt à se battre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
V Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s’armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Aux armes, citoyens ! Etc.
VI Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Aux armes, citoyens ! Etc.
VII Peuple français, connais ta gloire ;
Couronné par l’Égalité,
Quel triomphe, quelle victoire,
D’avoir conquis la Liberté ! (Bis)
Le Dieu qui lance le tonnerre
Et qui commande aux éléments,
Pour exterminer les tyrans,
Se sert de ton bras sur la terre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
VIII Nous avons de la tyrannie
Repoussé les derniers efforts ;
De nos climats, elle est bannie ;
Chez les Français les rois sont morts. (Bis)
Vive à jamais la République !
Anathème à la royauté !
Que ce refrain, partout porté,
Brave des rois la politique.
Aux armes, citoyens ! Etc.
IX La France que l’Europe admire
A reconquis la Liberté
Et chaque citoyen respire
Sous les lois de l’Égalité ; (Bis)
Un jour son image chérie
S’étendra sur tout l’univers.
Peuples, vous briserez vos fers
Et vous aurez une Patrie !
Aux armes, citoyens ! Etc.
X Foulant aux pieds les droits de l’Homme,
Les soldatesques légions
Des premiers habitants de Rome
Asservirent les nations. (Bis)
Un projet plus grand et plus sage
Nous engage dans les combats
Et le Français n’arme son bras
Que pour détruire l’esclavage.
Aux armes, citoyens ! Etc.
XI Oui ! Déjà d’insolents despotes
Et la bande des émigrés
Faisant la guerre aux Sans-Culottes
Par nos armes sont altérés ; (Bis)
Vainement leur espoir se fonde
Sur le fanatisme irrité,
Le signe de la Liberté
Fera bientôt le tour du monde.
Aux armes, citoyens ! Etc.
XII O vous ! Que la gloire environne,
Citoyens, illustres guerriers,
Craignez, dans les champs de Bellone,
Craignez de flétrir vos lauriers ! (Bis)
Aux noirs soupçons inaccessibles
Envers vos chefs, vos généraux,
Ne quittez jamais vos drapeaux,
Et vous resterez invincibles.
Aux armes, citoyens ! Etc.
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n’y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, citoyens ! Etc.
Enfants, que l’Honneur, la Patrie
Fassent l’objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l’âme nourrie
Des feux qu’ils inspirent tous deux. (Bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :
Aux armes, citoyens ! Etc.
Supprimer l’hymne national lors de match amicaux uniquement pour répondre à la bétise humaine? Autant supprimer les matchs amicaux qui ne servent à rien… Pourquoi leur donner raison en supprimant les hymnes ?