Le changement de siècle est en train d’apparaître
Entrainant dans le flux de ses eaux bondissantes,
Toutes idées reçues, toutes les raisons d’être,
Le temps de certitudes et les gloires finissantes.
Ce tsunami mental, cette hérésie funeste
Pourraient bien égaler, en malheurs et en peines,
Les grandes tragédies, les pandémies de peste,
Les profits et mépris et les ferments de haine.
Des mondes virtuels aux concepts fictifs,
Des écrans de fumée en guise de pare-feu,
On assiste incrédule, soucieux et attentif,
À la fin d’un empire, à l’agonie d’un dieu.
Avant que n’apparaissent les contours incertains
D’un siècle qui débute, soubresauts et chaos
Agiteront le monde de ceux qui n’ont plus rien,
Plus d’espoir, plus d’amour et la faim en écho.
Certains sont à compter leurs milliards perdus
Dans l’immense dédale de la « financerie ».
On pourrait compatir si nous n’étions pendus
Déjà aux conséquences de cette escroquerie.
La tradition propose qu’en période de vœux
On présente les bons et surtout les meilleurs,
Pour conserver l’espoir, épargnons-nous l’aveu
Que nous ne somm’s pas dupes et que nous avons peur.
Jean-Charles Theillac