Une Constitution écrite, pensée, conçue
Par des constituants, de la plèbe à la haute,
Désignés par le sort d’un tirage sans faute
Nous ferait citoyens, quidam, stricto-sensu.
Les grands embobineurs, professionnels ou non,
Les carriéristes élus puis réélus à vie,
Aux ordres des banquiers, leurs fidèles nervis,
Rentreront dans le rang, celui de l’artimon.
Les jurés d’assises rendent bien la Justice
Au nom du peuple, ils en honorent ainsi l’éclat
D’être tirés au sort, gageant le postulat
De la devise qui orne nos frontispices.
Ils aiment le pouvoir, ce un pour cent fantoche,
Dégoulinant d’oseille et la main sur le cœur,
Nous promettent merveilles et meilleures liqueurs,
Que nous n’aurions sans eux, entre-temps ils empochent.
Sans contrôle efficace, nous leur laissons les clés
De cette République, une et indivisible,
Insécable, affaibli, indocile, intangible.
Qu’ils mènent sans vergogne vers un destin bâclé.
Cette aristocratie, cette frange dorée
Nous entraine bien loin de la démocratie.
En conflit d’intérêt bien compris et concis,
Ils écrivent et appliquent les textes préparés.
Séparer les Pouvoirs devient une évidence.
Exercer le contrôle du peuple souverain
Sur les tirés au sort, graver la Loi d’airain,
Se retirer alors sans heurt et sans nuisance.
Elle aurait belle allure notre démocratie !
Constituants, exécutants dépareillés
Du peuple issus, révocables et surveillés,
C’est volonté du peuple dans sa suprématie.
Jean-Charles Theillac