Soudain j’entends des bruits, craquetant, peu cordiaux.
De l’endroit où je dors, il me vient un soupçon.
Tu l’as rêvé, me dis-je, je baisse la radio.
D’une oreille attentive je scrute tous les sons.
Ils viennent de partout et se font plus précis.
L’angoissante fumée monte en panaches crasses,
De sinistres volutes, des odeurs de roussi,
Le diable s’insinue et envahit l’espace.
Réveiller les voisins, alerter les pompiers,
L’urgence est salutaire et dans la nuit des voix
Me rassurent et m’entraînent à sortir du guêpier,
Mais de là où je suis, il me faut du sang-froid.
Attendre calmement, qu’ hissée la grande échelle,
Vienne me délivrer de cet enfermement,
Enfumé, étouffant, un sapeur solennel,
Me guidant sur la rampe précautionneusement.
Hommage à toi brave homme et à tous tes confrères.
Du feu, vous en êtes soldats. De ruelles en cours,
Vous êtes les héros de nos temps délétères.
Au péril de vos vies, vous osez les secours.
Jean-Charles Theillac