Ce qui se fait à deux, ne peut se faire seul.
Monsieur de la Palisse en aurait dit autant.
Quoique nécessité oblige, en attendant,
À prendre des mesures et en faire le deuil.
De quoi ? Me direz-vous. Eh bien, de justement
Faire seul ce qui se fait à deux, fréquemment.
Faire un enfant, faire du tandem, faire semblant,
Faire l’idiot, fair’ de la peine, faire l’enfant.
Il vaut mieux être deux pour donner un effet.
On fait l’amour à l’autre, parfois avec succès,
Souvent par habitude, toujours avec désir.
Aimer n’est pas requis pour avoir du plaisir.
D’ailleurs le verbe « aimer » se conjugue assez mal.
Son passé n’est pas simple, son présent imparfait,
Le futur est en cours mais il manque d’attrait :
Espérons maîtriser un présent idéal !
Pratiquer l’onanisme, c’est un peu aimer l’autre.
Car sa pensée suffit à atteindre l’orgasme
Pour satisfaire enfin un savoureux fantasme,
Un désir assouvi, un secret qu’on fait nôtre.
Aimer à la folie, c’est vouloir être heureux.
Aimer du bout des lèvres, c’est minauder d’amour.
Aimer à en crever, c’est encore et toujours,
L’éternel idéal de tous les amoureux.
Jean-Charles Theillac