Un poète en folie, c’est une âme damnée
Vivant par les idées et les pensées d’autrui.
C’est pour ça qu’il lui faut exorciser l’idée
Qui hante son esprit et lui ruine la vie.
Du torrent dévalant le flanc de la montagne,
De la fleur qui éclot le matin au soleil,
À la belle aperçue au pays de cocagne,
Le poète ne semble à nul autre pareil.
Son ressenti à lui est habillé de gris.
Il contemple le monde sans y participer
Et traverse le temps sans qu’il en soit aigri.
Le sentiment d’amour est sa finalité.
Il panache les mots et sait les habiller,
Pour en faire des vers comme des boucliers.
Ses souhaits, ses désirs, il sait les publier,
Mais à la table d’hôte, il n’est jamais convié.
Le prisme dans lequel il regarde la vie
Est irisé de tons aux vibrations pastelles
Qui inondent son cœur, son âme et son esprit.
C’est une contrebasse au fond d’une chapelle.
Comme pour s’enhardir, il ouvre grand son cœur,
Et offre un bon asile aux êtres dépourvus
D’amitié, de paix et d’un destin flatteur,
Qui sont en quelque sorte placés en garde-à-vue.
Mais si son cœur est grand, il n’est pas moins fragile.
Il garde les séquelles des peines et des secousses,
Passées ou à venir et des joutes futiles
Qui ternissent la vie et l’humeur qu’elles courroucent.
C’est aussi une chance dans sa vie de pouvoir
Exprimer ce qu’il pense et tous ses sentiments,
Ainsi que ses désirs avec une écritoire,
Équipée d’une plume et de maints instruments.
Du miel pour les douceurs, du calmant pour les maux,
Du caustique pour les cons, du piquant pour méchants.
Décapant à idées, vinaigre pour les mots,
Satirique et narquois pour un mauvais roman.
Mais je préfère écrire des poèmes pour vous
Mesdames, inconnues qui traversez mes rêves
Et me faît’s regretter de n’être pas à vous,
Un tout petit moment pour goûter à vos lèvres.
13 mai 2007