Pour illustrer mon texte, je vous propose d’écouter Georges Brassens dans
« La ballade des gens qui sont nés quelque part « publiée en 1972.
C’est bien mieux dit que je ne pourrais le faire, alors pourquoi s’en priver.
J’en ai marre d’entendre les mêmes mots idiots
Je vous le dis tout net. Qualifier l’étranger
Qui depuis quarante ans traine le lourd chariot
D’adjectifs et de noms Ô combien dépassés.
Je n’accepterai plus qu’on m’imposât l’écoute,
D’insultes envers ceux qui n’ont pas mérité,
Quelle que soit l’origine et quelle que soit la route,
D’être à ce point l’objet d’une haine héritée.
Les bougnoules, les ratons, les nègres, les youpins,
Autant de noms charmants prononcés en riant,
Par de vrais ramollis et de pâles crétins,
Médiocres franchouillards, va-t-en guerre inconscients.
Les cons sont de tous ordres et de toutes origines(*)
De tout’s couleurs de peaux mais ce sont eux aussi,
Des êtres à part entière, qui bien sûr nous chagrinent,
Mais que serait le monde sans ces êtres ainsi.
Tolérer de son mieux l’intolérable idée
Sous prétexte de gloire à l’amer souvenir,
Que des hommes subissent la vindicte passée
D’autres hommes ignorant leur propre devenir.
Je suis intolérant face aux propos abjects
Prononcés ça et là, faute de tolérance,
D’agités du bas ventre en mal d’intelligence,
Des racornis du bulbe, des absents de l’affect.
Je n’ai aucune haine, ne vous méprenez pas,
Seulement un’ colère, voire un écœurement,
Face aux discours ambiants, je n’imaginais pas
Qu’on en soit encore là, avec ces errements.
Jean-Charles Theillac
(*)Voir mon texte : « Histoire à la con »